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Le chômage remonte en France, un retournement de tendance?

Le chômage remonte en France, un retournement de tendance?
3,028 millions de personnes sont à la recherche d’un emploi en France.

Photo d’illustration AFP

publié le 25 octobre 2023 à 21h28.

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+0,6 % au 3e trimestre. Un chiffre qui pourrait marquer un retournement de tendance car le marché du travail subit le contrecoup de la hausse des taux d'intérêt, de la remontée des faillites d’entreprises et du recul de l’âge de la retraite.

Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a augmenté de 0,6 % au troisième trimestre en France,. En France (hors Mayotte), ce sont 17.400 personnes en plus sur un trimestre qui sont à la recherche d’un emploi et n’exercent aucune activité, soit 3,028 millions au total, après un léger tassement du chômage au printemps, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail. L’augmentation est légèrement plus forte pour la seule France métropolitaine (0,7 %).

En incluant l’activité réduite (catégories B et C de Pôle emploi), la hausse du nombre de demandeurs d’emploi est plus faible, avec seulement 0,2 % de hausse au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, à 5,352 millions, selon la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).

Sur un an, le chômage continue certes à être orienté à la baisse au troisième trimestre, avec 120.000 demandeurs d’emploi en moins (soit 3,8 %), par rapport à l’été 2022, avec toutefois une hausse de 3,1 % du nombre de jeunes demandeurs d’emploi (âgés de moins 25 ans).

Les créations d’emplois avaient baissé au deuxième trimestre, et on est aujourd’hui face à « une inversion de la courbe du chômage dans le mauvais sens, après plusieurs années de baisse » (depuis 2015), commente l’économiste Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’OFCE.

« Contexte relativement morose »

La semaine dernière, le ministre du Travail Olivier Dussopt s’était montré moins optimiste qu’auparavant : les études montrent le « risque d’une stabilisation et certains disent peut-être une légère augmentation de 0,1 ou 0,2 point du chômage », avait-il dit sur BFM Business. « Aujourd’hui nous sommes à 7,1 % de chômage et notre objectif est de stabiliser ce taux ». L’OFCE s’attend pour sa part à une remontée plus forte du taux de chômage, à 7,4 % fin 2023 et 7,9 % fin 2024.

Avec une croissance aussi faible, difficile de créer des emplois.

Mathieu Plane relève « un contexte relativement morose » avec des tensions internationales, « la remontée des taux d'intérêt », et les effets de l’inflation, notamment sur les prix de l’énergie et l’alimentaire. Ces chocs pèsent sur la croissance, qui oscille entre 0,1 et 0,2 % par trimestre. Or « avec une croissance aussi faible, difficile de créer des emplois. Ou alors il faut des dispositifs spécifiques, qu’on a eus par le passé et qui vont s’arrêter », explique l’économiste, en référence aux soutiens publics aux entreprises et aux ménages durant la pandémie et au début de la crise énergétique. L’OFCE s’attend à un peu plus de 50.000 destructions d’emplois pour 2024.

Difficulté supplémentaire : avec la réforme des retraites, « les personnes doivent rester plus longtemps sur le marché du travail. En deux ans, on a 177.000 actifs supplémentaires par rapport à un scénario sans réforme », souligne Mathieu Plane. « L’économie doit créer beaucoup d’emplois pour absorber cet effet-là ».