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Politique «Zéro Covid» en Chine: le Conseil d’État interdit neuf mesures jugées «arbitraires»

Est-ce la fin du « Zéro Covid » en Chine ? Probablement pas, mais c’est en tous cas un changement important dans la stratégie épidémique chinoise. Le Conseil d’État a annoncé l’interdiction de neuf mesures qualifiées « d’arbitraires » et faisant peser un « trop lourd fardeau » sur l’économie. 

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Ce n’est pas la première fois que des responsables chinois évoquent un allègement des mesures sanitaires en Chine. Le Premier ministre Li Keqiang s’était lui-même inquiété il y a dix jours du poids que fait peser la stratégie chinoise de non tolérance absolue avec le virus sur la croissance.

Cette fois la directive vient du Conseil d’État lui-même - autrement dit du gouvernement chinois. Neuf mesures de restrictions attribuées au autorités locales sont qualifiées « d’arbitraires » et donc désormais « interdites ». Il ne sera plus possible par exemple d’étendre les restrictions de déplacements au-delà des zones classées à risque Covid moyen ou élevé. Quant aux résidents des zones classées à risque faible, ils ne devront plus subir de quarantaine ou risquer d’être refouler de force lorsqu’ils voyageront dans le pays.

L’objectif est d’éviter une asphyxie de la deuxième économie du monde, qui risque de ne pas atteindre ses objectifs de croissance cette année. Problème : cette liste de mesures à ne pas prendre « arbitrairement » comme l’écrivent aujourd’hui les autorités centrales, a le défaut de laisser un flou dans ce qui est considéré comme arbitraire ou non justement.

Or depuis le début de la pandémie, la stratégie dite « Zéro Covid » est marquée par l’arbitraire des pouvoir locaux. Sanctionnés à chaque fois qu’un foyer infectieux se répand, ces derniers sont poussés à l’excès de zèle. Il n’est donc pas certain que les « interdits » du Conseil d’État soient entendus tout de suite.

Au moins sémantiquement, certains observateurs y voient une reconnaissance implicite d’un trop plein de mesures anti-épidémique face à Omicron considéré comme moins virulents que les variant précédents. Fin mai, Shanghai a ainsi décidé de supprimer les restrictions « déraisonnables » imposées aux entreprises.