La Chine s'est estimée calomniée, vendredi 27 mai, par le discours du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Ce dernier a jugé que Pékin posait « le risque le plus sérieux de remise en cause de l'ordre international ».
Le but de ce discours était « d'endiguer et de bloquer le développement de la Chine et de maintenir l'hégémonie et la puissance américaines », a estimé un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin. Dans un discours très attendu sur la Chine, le secrétaire d'État de Joe Biden a estimé, jeudi 26 mai, que Washington était engagé dans une vigoureuse compétition avec Pékin dans le but de préserver l'ordre mondial, mais a démenti toute volonté d'entrer dans une nouvelle « guerre froide ».
Ce discours a « répandu de fausses informations, exagéré la menace chinoise, il s'est ingéré dans les affaires intérieures de la Chine et a calomnié sa politique intérieure comme extérieure », a dénoncé Wang Wenbin devant la presse. « La Chine fait part de son fort mécontentement et de sa ferme opposition », a-t-il ajouté.
La Chine de nouveau au cœur des préoccupations américaines
L'intervention d'Antony Blinken a remis la Chine au centre des préoccupations géopolitiques des États-Unis, après plusieurs mois monopolisés par la guerre en Ukraine. « La Chine est le seul pays qui a à la fois l'intention de remodeler l'ordre international et de plus en plus les moyens de le faire sur les plans économique, diplomatique, militaire et technologique », a affirmé le secrétaire d'État américain. « La vision de Pékin nous éloignerait des valeurs universelles qui ont soutenu beaucoup des progrès du monde dans les 75 dernières années », a-t-il ajouté. Le président américain Joe Biden, qui présente souvent le monde actuel dans une opposition entre démocraties et autocraties, estime que cette décennie sera « décisive », selon Antony Blinken.
Dans son discours, il a dénoncé l'attitude de « coercition croissante » de la Chine vis-à-vis de Taïwan, tout en martelant que la politique de Washington sur ce dossier n'avait pas changé. Joe Biden a semé le trouble à deux reprises ces derniers mois en indiquant que les États-Unis étaient prêts à défendre Taïwan militairement.
► À écouter aussi : Invité international - « Le voyage du ministre chinois des Affaires étrangères dans le Pacifique est historique »
(avec AFP)