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Des centaines de manifestants à Genève dénoncent le rôle de l'OMC dans l'agriculture

Les ministres du Commerce des pays membres de l'Organisation mondiale du commerce se réunissent à partir de ce dimanche 12 juin et jusqu'au 15 juin en présentiel à Genève. Une première en quatre ans. La rivalité sino-américaine, la pandémie du coronavirus, la guerre en Ukraine ont chamboulé l'ordre mondial entretemps. Dans ce contexte difficile, l'organisation devra tout simplement prouver sa raison d'être. À la veille de cette réunion, près de 500 personnes ont manifesté à Genève en faveur de la souveraineté alimentaire.

Quelles centaines de manifestants ont défilé samedi à Genève à l’initiative de plusieurs associations paysannes pour dénoncer l’impact qu’ont selon eux des accords commerciaux de l’OMC sur les petits producteurs agricoles, et leur lien avec les difficultés actuelles d’approvisionnement de produits alimentaires, conséquence du conflit ukrainien.

« Aujourd’hui, l’OMC est uniquement un endroit pour faire du commerce, faire des parts de marché et arriver à tirer les prix de l’alimentation par le haut, la rendant inaccessible à beaucoup de monde », a déclaré Nicolas Girod, porte-parole du syndicat agricole français Confédération Paysanne, à l’AFP.

« Pas de paysans, pas de bouffe », ont scandé les manifestants, dont certains portaient des pancartes avec le slogan « Y’a des patates qui se perdent ».

« L’alternative, c’est de développer une réelle souveraineté alimentaire » au niveau local, « à l’écoute des demandes des populations », a poursuivi le porte-parole, qui a ajouté qu’il « n’attend(ait) pas grand-chose » de la conférence ministérielle de l’OMC, qui doit se tenir jusqu’à mercredi.

Le rétablissement de la sécurité alimentaire mondiale, que la guerre opposant l’Ukraine et la Russie, deux des plus importants pays exportateurs de céréales au monde, a fait voler en éclats, est l’une des attentes entourant la réunion au sommet de l’OMC, qui réunira plus d’une centaine de ministres au bord du lac Léman

L’OMC à la recherche d’un second souffle

La directrice générale de l’OMC, la Nigériane, Ngozi Okonjo-Iweala, n’aura pas la tâche facile. Elle devra mener à bien cette réunion alors que certains pays refusent de négocier avec Moscou. Or, la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine guette surtout les pays pauvres. L’absence de coordination de la part de l’OMC ne ferait qu’attiser les critiques vis-à-vis de cette organisation. 

Tout en haut de la pile, le dossier de la pêche. Face à la surexploitation des stocks de poissons dans le monde, l’OMC négocie depuis plus de vingt ans des règles visant à prohiber les subventions qui menacent la durabilité de la pêche.

Autre dossier sur la table, les droits de propriété intellectuelle sur les vaccins, les médicaments et les équipements liés à la pandémie. Il faut accélérer l’accès des pays pauvres à ces produits.

Les négociations porteront aussi sur la réforme de l’OMC, les droits de douane sur le commerce électronique, les subventions agricoles ou encore l’aide humanitaire. Autant de sujets qui promettent d’âpres discussions sans forcément déboucher sur des accords. 

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