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Colombie: les défis qui attendent le nouveau président Gustavo Petro investi ce dimanche

En Colombie, un ancien guérillero devient président. Élu le 19 juin, d'une courte majorité, Gustavo Petro prend ce dimanche ses fonctions de chef de l'Etat à Bogota. Depuis son indépendance, il y a 200 ans, la Colombie est gouvernée à droite. Les inégalités sociales y sont grandes, les mafias et les groupes armés puissants, autant dire que la tache du nouveau président s'annonce difficile.

Gustavo Petro a fait de la paix totale la priorité de son gouvernement. La paix totale cela veut dire démobiliser les groupes armés du pays et mettre fin à la violence. Après les accords historiques de septembre 2016, les FARC, les Forces armées révolutionnaires de Colombie, ont abandonné la lutte armée. Mais restent encore plusieurs guérillas comme celle de l'ELN, à qui Gustavo Petro a proposé de négocier la paix, et des groupes de combattants qui n'ont pas accepté de rendre les armes. Sans compter les groupes paramilitaires. L'enjeu est essentiel pour les régions pauvres et rurales du pays, rapporte notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf.

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La misère nourrit aussi la violence. Pour y mette fin, il faut mettre en place des réformes sociales et une réforme fiscale pour les financer. Gustavo Petro a promis de taxer les 4 000 personnalités et entreprises les plus riches. Le nouveau président a aussi promis d’engager son pays sur la voie d’une ambitieuse transition énergétique. La Colombie exporte du pétrole et du charbon, ce qui pourrait l'aider à financer ses promesses électorales. 

Gustavo Petro devra aussi répondre aux attentes des manifestants qui s'étaient mobilisés l'an dernier contre un projet de réforme fiscale, finalement abandonné, contre la corruption et pour demander des réformes sociales.

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En résumé, le nouveau président, élu en juin, a du pain sur la planche. Gustavo Petro sait qu’il a besoin d’alliés et il a joué l’ouverture. Son appel à l’unité nationale a été entendu. Il va disposer d’une ample majorité au Congrès en début de mandat. Mais cette majorité est fragile.

Première grande question. Les élites économiques et l’armée vont-elles jouer le jeu du changement ? Deuxième grande question : Petro va-t-il réussir à maintenir t l’unité de son propre camp qui, aujourd’hui, va du centre à l’extrême gauche ? En somme, les défis sont immenses.