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Céréales: des ONG s’alarment de la spéculation et de la réaction productiviste des autorités européennes

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix des céréales flambent : +20,5 % en trois mois. Une grave crise alimentaire se profile notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Plusieurs ONG s'alarment pourtant de la réaction des autorités au sein de l'Union européenne.

Ces ONG s'alarment de la réaction des autorités au sein de l'Union européenne qui permettent de produire toujours plus intensément malgré un impact néfaste sur l'environnement et malgré les règles en vigueur. Une réaction contre-productive, selon un rapport publié mardi 31 mai par Greenpeace, CCFDT-Terre solidaire, Fondation pour la nature et l'homme et les Amis de la Terre.

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La chute de production de céréales en Ukraine et les difficultés d'exportations sont souvent désignées comme responsables de la crise alimentaire qui se profile. Mais pour Valentin Brochard, du CCFD-Terre solidaire, ce ne sont pas les raisons principales : « La flambée des prix actuels, ce n’est pas liée à un problème de production et de disponibilité sur les marchés internationaux, mais c’est lié à un emballement de ces marchés alimentaires sans précédent. Sur le marché du blé de Paris, le mois dernier, 72% des acheteurs étaient des spéculateurs. C'étaient des firmes ou des fonds d’investissement, c'étaient des financiers, ce n’était en rien des distributeurs ou des commerçants ».

« Augmenter la production »

« Les premières réponses politiques qui ont été apportées sont des réponses qui vont viser pourtant à augmenter la production », selon Caroline Faraldo de la Fondation pour la nature et l'homme, qui rappelle aussi que malgré le conflit, il n'y a pas de pénurie de céréales. Par exemple, l'UE vient de ré-autoriser la remise en culture de jachères pourtant essentielles à la préservation de la biodiversité : « On voit bien que les ambitions environnementales sont en train de se faire détricoter sous prétexte de cette guerre en Ukraine », poursuit Caroline Faraldo, de la Fondation pour la nature et l'homme.

Les ONG plaident pour une meilleure régulation du marché de l'alimentation et appellent à préserver les ambitions de la politique européenne dite « de la ferme à la fourchette » qui prévoit de faire évoluer l'agriculture vers un modèle plus durable.

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