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Au Cameroun, l'armée accusée d'exactions contre les civils dans le Nord-Ouest

Un rapport publié jeudi 11 août par Human Rights Watch l'accuse d'être à l'origine de « meurtres », de « détentions arbitraires » mais aussi de « pillages » de villages et de centres de santé dans la région anglophone. Une région où un conflit meurtrier oppose, depuis plus de cinq ans, des groupes armés séparatistes qui réclament l'indépendance de l'Ambazonie et des forces de sécurités massivement déployées par le pouvoir camerounais. 

Civils tués, arrestations arbitraires, extorsions ou encore pillages et incendies de biens... C'est la longue liste que dresse le rapport de Human Rights Watch. Il documente de nombreuses exactions commises, selon l'ONG, par l'armée et par les forces de sécurité du Cameroun dans le Nord-Ouest anglophone du pays entre le 24 avril et le 11 juin derniers. D'après le rapport, ces exactions sont menées dans le cadre des opérations contre les groupes séparatistes armés qui opèrent dans la région. 

Pour Ilaria Allegeozzi, chercheuse spécialiste du Cameroun pour Human Rights Watch, les forces de sécurité devraient protéger les populations des menaces posées par les groupes armés. Mais au lieu de cela, dit-elle, « ils ont commis de graves violations à l'encontre des civils, obligeant beaucoup d'entre eux à fuir leur domicile ». Pour la chercheuse, les populations de la région sont prises entre le marteau et l'enclume : « ce sont les civils qui payent les plus grandes conséquences de ces violences », ajoute-t-elle.

L'ONG demande aux autorités camerounaises de mener des enquêtes crédibles et impartiales sur les abus que documente le rapport. Pour elle, l'impunité est l'un des moteurs de la crise entre les forces de sécurité et les groupes séparatistes.

Contacté par RFI, le porte-parole de l'armée, le colonel Cyrille Atonfack, estime que l'ONG, « ses financiers et commanditaires ont leurs objectifs inavoués à atteindre au Cameroun. Il s'agit d'un agenda particulièrement sombre (...). Nous avons le nôtre, celui de protéger notre pays et ses institutions. Il s'agit d'un devoir sacré accompli avec honneur, fidélité et loyauté par les Forces de défense et de sécurité. »