Burundi
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Très indispensables mais rares

Incontournables dans la cuisine, les oignons sont devenus très chers plus que les autres denrées alimentaires. Un kilo d’oignons rouges avoisine les 5 000 BIF tandis les oignons blancs se négocient à 4 500 BIF. Les commerçants affirment que la saison a été mauvaise. Les acheteurs parlent de spéculation.

Ils ne sont pas comme du riz ou du haricot dans les ménages mais c’est un ingrédient incontournable dans toutes les cuissons. L’oignon aujourd’hui est entré dans la catégorie des autres produits chers dans la ville de Gitega et ses environs.

Ils ne sont pas importés et pourtant la montée fulgurante de son prix rivalise avec le riz parfumé tanzanien. Pour les uns, il n’est pas étonnant que les commerçants cherchent à tout prix à spéculer sur tous les produits si l’occasion se présente. Et pour les autres, quoique cette plante herbacée soit bisannuelle, la saison n’a pas été bonne pour les cultures qui ne demandent pas beaucoup d’eau.

« Nos amis commerçants sont très opportunistes et savent profiter de toutes les occasions qui se présentent pour gagner beaucoup plus. Ils ont constaté que faire hausser le prix du haricot ou du riz fait beaucoup de bruit et ils se reconvertis dans du commerce peu prisé par les grossistes », indique une mère de famille à qui l’on proposait un minuscule bulbe à 200 BIF.

Selon cette femme de ménage, il y a quelques mois le kilogramme d’oignons rouges était à 2 000 BIF mais aujourd’hui il a doublé sans aucune explication valable. Elle ajoute en outre que beaucoup de commerçants dans au marché ne veulent plus vendre par kilo mais en détaille ce qui rapporte gros.

« Ils te disent qu’ils n’en ont pas en grande quantité mais si vous achetez par bulbes, tu peux en avoir pour même 10 000 BIF. Ce manège est très lucratif pour beaucoup ! » Quant à Josiane, une autre ménagère, les commerçants font la loi sur certains produits pendant la saison sèche.

« Si on te dit qu’un oignon coûte 100 ou 200 BIF, ce n’est rien pour certains mais en réalité ils sont beaucoup trop chers. Il suffit de calculer combien tu utilises pour la cuisson pendant une semaine et tu constateras qu’ils sont devenus budgétivores !». Cette femme qui affirme avoir découvert plus tard que cette technique des commerçants est très rentable, ne cache pas son amertume envers la montée des prix des produits de première nécessité.

Elle s’insurge contre cette pratique qui fait qu’un produit qui monte de prix aujourd’hui est rarement baissé dans les jours qui viennent même si la récolte s’avère bonne.
« C’est chaque année que les prix montent, c’est une coutume au Burundi et rien ne baisse. Et parfois même s’il feint baisser, ce n’est rien et le prix reste supérieur à celui de l’année précédente ».

« Tout est fait pour hausser les prix ! »

Pour les commerçants, tous les indicateurs montrent que les prix ne baisseront pas. D’après eux, les conditions dans lesquelles ils exercent ne sont pas faciles. Ils soulignent que le transport qui est à la base de tout est de plus en plus cher et là aussi il faut que le carburant soit disponible.

« Les frais de transport se sont multipliés par deux ou trois. Dans ce cas, il faut que ce qui a été payé soit remboursé ou récupéré sur le prix de vente des marchandises. Tant qu’il n’y aura pas de carburant, il ne faut pas s’attendre à des miracles », explique Léopold, un commerçant.

Il n’est pas le seul de Gitega à inclure le carburant comme facteur de la cherté du coût de la vie. Athanase et ses collègues s’insurgent contre toutes ces accusations dirigées contre eux.

Selon ces derniers, au lieu de les taxer de spéculateurs, il fallait commencer par s’en prendre aux mesures qui les empêchent à chercher les marchandises là où elles sont disponibles.

Comme ils l’indiquent, même si la saison venait à être bonne, il y’aurait d’autres embuches sur leur chemin.
« Aujourd’hui, il est interdit d’aller dans les autres provinces pour amener du haricot, du riz ou du manioc sec. Demain, on nous obligera de charger les oignons uniquement dans les camions alors qu’ils savent bien que ces véhicules manquent de mazout ! »

La plupart des habitants de la capitale politique approchés sont unanimes, il faut s’attendre à tout car tout indique que les prix des produits de première nécessité qui continuent à prendre l’ascenseur ne sont pas prêts à redescendre.