Burundi
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Au Coin du feu avec l’Ambassadeur de Belgique au Burundi

Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Alain Van Gucht, Ambassadeur de Belgique au Burundi.

Votre qualité principale ?

Ma capacité à douter (mais je n’en suis pas certain…)

Votre principal défaut ?

L’ impatience

La qualité que vous préférez chez les autres ?

La bienveillance

Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?

La bêtise arrogante

L’homme que vous admirez le plus ?

François Mitterrand, pour la complexité presque romanesque du personnage et pour les espoirs humanistes qu’il me semblait porter en 1981. Ça ne signifie pas que j’ai admiré tout ce qu’il a accompli…

La femme que vous admirez plus ?

Mon épouse, qui me supporte avec patience depuis 40 ans, qui m’a suivi dans une dizaine de postes et qui, pour cela, a renoncé à une carrière prometteuse.

Votre plat favori ?

Le filet américain, frites, mayonnaise (la version belge du steak tartare…)

Votre livre de chevet ?

Je n’en ai pas…

Votre chanson préférée ?

Plusieurs : pour le moment « Bella Ciao ». Mais sur la durée : toutes les chansons de Claude Nougaro et toutes celles de Cat Stevens.

Votre passe-temps préféré ?

La lecture

Votre devise de vie ?

« La vie appartient à ceux qui rêvent tôt »

Le pays dans lequel vous aimeriez vivre ? Pourquoi ?

Dans les pays où se trouvent ceux auxquels je tiens le plus : ce qui me ramène actuellement au Maroc et à l’Espagne.

Si vous n’étiez pas devenu diplomate le métier que vous auriez aimé exercer ?

Journaliste (pour ce que cela suppose de capacité à interroger la « réalité » de manière critique).

Votre première image du Burundi ?

La nature luxuriante, presque omniprésente.

Ce qui vous a frappé le plus chez les Burundais ?

Leur discrétion.

Ce que vous avez moins aimé  chez les Burundais ?

Rien en particulier… n’oubliez pas que je suis diplomate… on ne répond pas à ce genre de question quand on est invité chez quelqu’un…

Le  meilleur endroit au Burundi ?

Les rives du lac Tanganyika

Le plus grand potentiel pour le Burundi ?

Sa jeunesse (c’est évident partout, mais c’est tout particulièrement interpellant au Burundi).

Le plus grand frein au développement du Burundi ?

Il me semble que l’identification de ce frein, et sa solution, relèvent d’un débat qui doit avoir lieu exclusivement entre Burundais.

Les relations entre la Belgique et le Burundi en une phrase ?

« Un problème sans solution est un problème mal posé » (citation d’Albert Einstein – qui a brièvement vécu en Belgique).

Si vous avez un seul conseil à donner à un jeune burundais ?

« Croyez en votre potentiel ».

Le voyage que vous aimeriez faire ?

Après plus de trente ans de carrière diplomatique, j’ai surtout envie de poser enfin mes valises…

Quel serait votre plus grand malheur ?

La perte de ceux que j’aime.

Votre plus grand regret ?

D’avoir parfois égoïstement privilégié ma carrière professionnelle au détriment de ceux que j’aime. Ça  ne se rattrape que très difficilement…

Croyez-vous-en la bonté de l’Homme ?

Pas systématiquement

Pensez-vous à la mort ?

Oui, mais à la mort subite : on n’a même pas le temps d’y penser et de conceptualiser et c’est donc sans doute la meilleure manière de « passer l’arme à gauche ». Et la Mort Subite est aussi le nom d’une excellente bière belge (pléonasme…) et d’un café typiquement bruxellois où j’ai passé d’excellents moments avec des êtres très chers. Il n’y a pas de hasard…

 Si vous  rencontrez Dieu, que lui direz-vous ?

Rien… Je pense que dans certaines circonstances, il faut savoir se taire et écouter…