Burundi
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Projet MERANKABANDI : De futurs bénéficiaires espèrent sortir de la pauvreté.

Le Projet d’Appui aux Filets Sociaux Productifs et Emplois MERANKABANDI-CASH FOR JOBS a déjà terminé le ciblage des bénéficiaires au niveau des collines. Les futurs bénéficiaires de ce projet dans les provinces de Ruyigi et Gitega prévoient d’exercer des activités génératrices de revenus pour surmonter la pauvreté extrême dans leurs ménages.

Les futurs bénéficiaires recevront 72 mille BIF tous les deux mois pour une période de 24 mois. En plus des transferts monétaires, le projet comprend un volet de la formation des bénéficiaires dans divers domaines qui leur permettront de s’épanouir.

Les ménages choisis pour bénéficier du projet MERANKABANDI doivent être les plus vulnérables par rapport aux autres ménages sur les collines. Ils doivent aussi avoir un enfant de moins de cinq ans et une carte nationale d’identité.

« 7 951 ménages bénéficieront des interventions de ce projet en province de Ruyigi », indique Ferdinand Bandiyiminsi, représentant des opérations du projet Merankabandi dans cette province.

Selon lui, les transferts monétaires vont permettre aux bénéficiaires d’exercer des activités génératrices de revenus, faire le commerce et investir dans l’agriculture et l’élevage pour le développement de leurs ménages. Pour Ferdinand Bandiyiminsi, la plus-value avec la deuxième phase du Projet est qu’elle met l’accent sur la production et l’emploi.

Dans sa mise en exécution, explique-t-il, le Projet a commencé par mettre en place des comités collinaires MERANKABANDI composés de 7 membres qui ont aidé dans le ciblage et la collecte des données auprès des bénéficiaires. Ces comités vont aussi participer à l’encadrement des bénéficiaires de ce projet.

Ferdinand Bandiyiminsi ajoute que le Projet a déjà terminé le ciblage des bénéficiaires sur les collines : « Au cours de cette opération, on a demandé à la population de choisir elle-même les personnes les plus vulnérables pour éviter des tricheries. Après on a procédé à la validation communautaire en présence de l’administration locale, des confessions religieuses et de la société civile pour que les bénéficiaires soient réellement les plus vulnérables au niveau de la colline ».

Le calvaire des vulnérables, futurs bénéficiaires du Projet.

De la communauté Batwa, Consolate Bangendane vit dans une hutte avec son mari et leurs sept enfants sur la colline Kigamba en commune et province Ruyigi. Sa maisonnette n’a pas de chambres et peut s’effondrer à tout moment. Les parents et leurs enfants dorment ensemble dans un espace étroit.

« Ma famille mène une vie précaire. Nous parvenons difficilement à avoir de quoi mettre sous la dent. Nos habits sont sales et déchirés, car nous ne trouvons pas de savon pour les laver. Lorsque je vais vendre des marmites, je rentre parfois avec seulement un kilogramme de haricots », raconte avec amertume Consolante Bandengane, occupée à préparer la matière première pour fabriquer des pots.

Pour dormir, précise-t-elle, les enfants les plus âgés doivent déménager pendant la nuit et chercher l’abri chez les ménages voisins : « L’aînée a 18 ans. Nous dormons avec les plus petits par terre, car on n’a pas de nattes ni de couvertures. Dans de telles conditions, moi et mon mari n’avons plus d’intimité ». Et de regretter que certains enfants aient abandonné l’école suite à la pauvreté.

Avec les transferts monétaires, Consolante Bandengane compte acheter des habits propres et des ustensiles de cuisine. Elle prévoit aussi de pratiquer l’élevage des chèvres et porcins ; et exercer un petit commerce des denrées alimentaires. Selon elle, l’appui de MERANKABANDI devrait permettre à sa famille de construire une maison propre.

La famille de Jeanine Kwizerimana, habitant de la même colline de Kigamba, vit une situation presque identique. Cette famille est retournée au Burundi en 2019 après des années d’exil en Tanzanie. « Le Projet MERANKABANDI m’a choisie, car je vis dans une pauvreté extrême. Mon habitation ne devrait pas servir comme abri des humains », déplore cette mère de quatre enfants.

Ses enfants souffrent de la malnutrition et leurs joues ont commencé à gonfler. Ils ne vont plus à l’école suite au manque de nourriture à la maison : « Affamés, ils n’acceptent pas d’aller à l’école. On mange souvent une fois par jour, une nourriture sans sel ni huile. Quand la quantité de nourriture est minime, nous préférons laisser ça aux enfants ».

Pour subvenir aux autres besoins familiaux, Jeanine Kwizerimana et son mari doivent aller travailler pour les voisins : « On nous paie 2 500 BIF par jour par individu. Cet argent n’est pas suffisant pour satisfaire tous les besoins de la famille et entreprendre des activités génératrices de revenus ».

Avec l’appui du Projet, Jeanine Kwizerimana, 25 ans, compte acheter un lopin de terre et investir dans l’agriculture pour augmenter la production et améliorer les conditions de vie de sa famille. En plus, elle pense réhabiliter sa maisonnette qui est très petite pour abriter une famille.

Investir dans l’élevage et le petit commerce pour améliorer les conditions familiales.

Pour Nowadie Nshimirimana, mère de quatre enfants, habitant de la colline Kirangara, commune Butaganzwa en province Ruyigi, elle compte acheter, avec les transferts monétaires, des tôles pour réhabiliter sa maison qui est dans un état piteux. Elle prévoit aussi de faire un petit commerce des denrées alimentaires pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille.

Elle raconte que sa famille mène une vie précaire : « Nous faisons des travaux journaliers pour nos voisins qui sont riches. Cela fait que nous n’avons pas d’argent pour épargner. Nous vivons du jour au lendemain. Lorsqu’on tombe malade et qu’on ne peut plus travailler pour gagner de l’argent, la situation s’empire dans la famille ».

Quant aux soins de santé de ses enfants, elle demande des médicaments aux voisins lorsqu’un enfant tombe malade, suite au manque de moyens pour payer les soins à l’hôpital.

En outre, elle regrette que sa famille ait une petite superficie de terre arable, ce qui fait que la production n’est pas suffisante face aux besoins de sa famille.

La famille de Léonidas Sindaruhuka vit dans une pauvreté extrême sur la colline Kirangara, commune Butaganzwa en province Ruyigi

Léonidas Sindaruhuka de la même colline mène une vie désastreuse. Avec des habits sales et déchirés, il vit avec sa femme souffrant d’une maladie mentale et quatre enfants dans une maisonnette sur le point de s’écrouler. Lui aussi doit travailler pour ses voisins pour gagner de l’argent et nourrir sa famille.

Trois de ses enfants ont déjà l’âge de scolarité, mais ils ne vont pas à l’école suite à la pauvreté qui fait rage dans cette famille. Lorsqu’ils tombent malades, leur père demande aussi des médicaments auprès de ses voisins.

Avec les transferts monétaires, Léonidas Sindaruhuka prévoit faire du commerce des légumes et d’autres denrées alimentaires pour améliorer ses conditions de vie. De plus, il compte acheter des tôles pour réhabiliter sa maison.

Pour Chantal Nduwimana de la colline Rusagara, commune Makebuko en province Gitega, elle compte pratiquer l’élevage des porcins et des poules dès qu’elle aura reçu l’appui du Projet MERANKABANDI : « Présentement, je travaille pendant une journée chez un voisin pour gagner seulement 2000 BIF. Ces transferts monétaires me permettront de changer la vie et sortir de cette misère ».

Mêmes attentes pour Viola Nshimirimana, habitant de la commune Giheta en province Gitega. Mère de trois enfants dont deux jumeaux, sa famille mange une fois par jour et manque d’habits propres : « Avant la naissance de ces jumeaux, je pouvais travailler et gagner de l’argent. Pour le moment, je dois rester à la maison pour prendre soin de mes enfants dans ces conditions misérables. Mon mari travaille seul et ne peut pas satisfaire aux besoins de la famille ».

La famille de Viola Nshimirimana, basée en commune Giheta province Gitega, espère sortir de la pauvreté, avec l’appui du projet Merankabandi

Avec les transferts monétaires de MERANKABANDI, elle compte exercer le commerce des denrées alimentaires et pratiquer l’élevage des porcins : « Avec l’élevage, je pourrais avoir de la fumure organique et augmenter la production agricole ».

D’une durée de cinq ans, le Projet d’Appui aux Filets Sociaux Productifs et Emplois MERANKABANDI-Cash for Jobs est mis en œuvre grâce au don de 150 millions de dollars américains accordé par l’Association Internationale de Développement (IDA) au Gouvernement du Burundi.

145 000 ménages dans tout le pays bénéficieront des interventions du Projet répartis comme suit : 25 000 ménages urbains économiquement affectés par la Covid-19 dans 6 centres urbains à savoir Bujumbura Mairie, Gatumba, Gitega, Rumonge, Kayanza et Ngozi.

100 000 ménages ruraux extrêmement pauvres recevront des transferts en espèces et des mesures d’accompagnement pour renforcer leur capital humain. Enfin, 20 000 ménages de réfugiés et de la communauté d’accueil bénéficieront du projet.