Burundi
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Les cinq défenseurs des droits humains arrêtés, transférés à Mpimba

Détenus au SNR, le Service national de renseignements, depuis mardi juste après leur arrestation, les cinq défenseurs de droits humains ont été transférés à la prison centrale de Mpimba dans la soirée de jeudi 16 février. Cétait après avoir été auditionnés par le substitut du procureur du Parquet de Ntahangwa au Tribunal de Grande Instance de Ntahangwa.

Trois chefs d’accusations pèsent sur ces cinq défenseurs des droits de l’Homme : il y a d’abord l’« atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat », ces membres des associations de la société civile burundaise sont ensuite accusés de « rébellion » et enfin d’« atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale ».

Quatre de ces défenseurs des droits de l’Homme ont été arrêtés l’aéroport de Bujumbura baptisé Melchior Ndadaye, dans la matinée de mardi 14 février par des agents du SNR alors qu’ils s’apprêtaient à s’envoler pour Kampala afin de prendre part à une rencontre avec les partenaires.

Il s’agit de Me Sonia Ndikumasabo, présidente de l’Association des Femmes Juristes du Burundi (AFJB), ancienne commissaire à la CNIDH (Commission nationale indépendante des droits de l’Homme), de Marie Emerusabe, coordinatrice générale de cette association, d’Audace Havyarimana, représentant légal de l’Association pour la Paix et la Promotion des Droits de l’Homme (APDH), de Sylvana Inamahoro, directrice exécutive de cette association.

Prosper Runyange, coordonnateur du projet foncier au sein de l’APDH a été arrêté à Ngozi où il est basé, sur mandat du procureur et conduit au SNR à Bujumbura.

Dans sa conférence de presse tenue ce jeudi, le ministre de l’Intérieur a expliqué que ces personnes ont été arrêtées pour leur collaboration avec une ONG internationale qui ne travaille plus au Burundi et encore moins avec le gouvernement burundais. Selon Martin Niteretse cette organisation fournit officieusement des fonds à ces associations qui pourraient finances les actes des terroristes.

Il s’agit selon toute évidence d’Avocats sans frontières (ASF). Cette ONG étrangère a fermé ses bureaux au Burundi le 14 décembre 2018. Elle n’a pas jugé bon d’appliquer les quotas ethniques dans ses recrutements des employés locaux, une exigence du gouvernement burundais à toutes les ONG étrangères, jugeant que cette demande est une sorte de fichage ethnique, partant contraire à ses valeurs.

Ces arrestations interviennent deux semaines après la visite de l’Envoyé spéciale de l’UE pour les Droits de l’Homme, Eamon Gilmore, au Burundi où il a rencontré plusieurs autorités et des représentants de la société civile.
Bien qu’il ait noté quelques progrès réalisés, il a fait savoir qu’il y a encore pas mal de défis à relever en matière de droits de l’Homme au Burundi.