Burundi
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Le campus Mutanga tombe en ruine

Des infrastructures du campus Mutanga sont en piteux état. Chambres universitaires, toilettes, presque plus rien ne fonctionne. Les étudiants se demandent si les autorités pensent encore à ce campus.

Les infrastructures du campus Mutanga sont menacées. Les facultés des lettres et sciences humaines, de droit et des sciences économiques et de gestion se dégradent jour après jour, les vitres des fenêtres cassées au vu et au su de tout le monde.

A l’intérieur, la poussière et les toiles d’araignées recouvrent les murs et plafonds. Les carreaux sont cassés depuis très longtemps et n’ont pas été remplacés. « Difficile de croire qu’il’ existe un service chargé de l’entretien des bâtiments », raconte un étudiant. « C’est l’opprobre », lâche une étudiante.

Derrière la faculté des sciences économiques, deux blocs de latrines. Une odeur nauséabonde flotte et se répand à plusieurs mètres à la ronde. La plupart des robinets sont à sec. Presque toutes les toilettes ne fonctionnent pas, certaines sont bouchées. Des bouteilles en plastique gisent dans les urinoirs. « Les travailleurs n’entretiennent plus ces lieux d’aisance. La honte.

A quelques centaines de mètres des auditoires de la faculté d’agronomie et bio-ingénierie, les homes universitaires attirent l’attention. Ils sont en ruine. Les tôles des toitures sont perforées sur certaines chambres. Des portes ne tiennent plus sur les montants de la charpente. La majorité des serrures et leurs poignées ont été défoncées.

Plusieurs chambres inoccupées restent entrouvertes. Des déchets de toute sorte comme des sacs en plastique, morceaux d’habits, du papier et des souliers usés, … y sont jetés. Dégoutant.

Celles qui sont occupées par les étudiants sont dans un état pitoyable. A défaut de cadenas ou de serrures, les étudiants s’arrangent pour fermer la porte avec des pierres ou des morceaux de planches de bois. Les armoires sont endommagées. A la place des vitres, les étudiants mettent des cartons ou du triplex.

Certaines douches et toilettes ont été abandonnées. Les tuyaux sont cassés, aucun urinoir ne fonctionne. A cause de l’humidité, une mousse verdâtre rampe petit à petit et dévore les murs.
Des nids de poules sont visibles dans les cours intérieures qui étaient autrefois cimentées. Des trois terrains de basketball, deux ont été totalement abandonnés et les herbes y poussent, la nature a repris ses droits. 

Des étudiants en colère fustigent les autorités

Les étudiants ne décolèrent pas. « Cette situation reflète une mauvaise organisation et l’irresponsabilité des autorités à l’égard de la chose publique », accuse un étudiant en master.

« Les dirigeants n’inscrivent pas leurs enfants à l’université du Burundi. Ils les envoient dans les meilleures universités à l’étranger. C’est pourquoi ils ne se rappellent pas d’entretenir les locaux de l’université du Burundi », déplore un étudiant.
Pour les étudiants, les conséquences de cet abandon sont nombreuses. Les étudiants ne dorment pas confortablement ; des cas de vol se multiplient du fait que des chambres ne sont pas bien fermées.

Les étudiants sont obligés de faire la queue pour se laver ou se soulager. Des salles très poussiéreuses salissent leurs habits ou leur matériel. Ils sont obligés de faire de longs parcours pour aller se soulager dans les latrines encore fonctionnelles.

« Chaque année, l’Etat débloque un budget pour réhabiliter les bâtiments de l’université. Mais depuis plusieurs années rien n’est fait », fait remarquer un étudiant rencontré.

Et c’est un SOS que les étudiants interrogés lancent, ils appellent le gouvernement à l’aide pour sauver cette institution. « L’université du Burundi est en train de mourir si rien n’est fait ».