Burundi
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Exécution des projets. La bonne gouvernance doit s’imposer

« Sur 188 millions de dollars alloués aux projets financés par la Banque Mondiale au Burundi de juillet 2022 à juillet 2023, seul le décaissement de 59,6 millions de dollars, soit 31,2% des projections, a été effectué jusqu’en février 2023 ». La représentante du groupe de la Banque mondiale et le ministre des Finances ont constaté que l’exécution des projets dans le cadre de partenariat pays (CPP) accuse de mauvaises performances.

La réalisation du projet Energie solaire des communautés locales (Soleil) est tellement insatisfaisante à telle enseigne que sur un engagement total de cent millions de dollars, 88,9 millions ne sont pas encore décaissés sur une période allant de juillet 2022 à février 2023. A quatre mois de l’échéance…

Pour la Banque mondiale, les retards dans la mise en œuvre des projets affectent la réalisation des objectifs du CPP et limitent l’impact sur la vie des populations. « Un indicateur qui n’est pas atteint est une occasion ratée pour impacter la vie des nécessiteux », soulignera Hawa Cissé Wagué, la représentante de cette institution de Bretton Woods.

Qu’est-ce qui manque pour que les fonds alloués aux différents projets soient totalement décaissés ? Y a -t-il une commission de suivi-évaluation des projets ou des programmes soumis aux partenaires pour pouvoir apprécier la progression des activités en cours de réalisation ? Des questions qui me taraudent.

Le développement économique durable va de pair avec l’efficacité de l’État. Les partenaires internes ou externes ont des exigences auxquelles le gouvernement doit répondre de façon adéquate.

Ils réclament notamment une gestion plus saine des affaires publiques, la transparence, une plus grande efficacité au niveau du développement, l’obtention des résultats concrets. Le président de l’Observatoire de la lutte anti-corruption estime que le Burundi perd énormément d’argent et son image est ternie car les partenaires techniques et financiers discutent entre eux et se passent le message. « Si l’échéance d’exécution du projet arrive sans que l’argent soit décaissé, il retourne à l’expéditeur et il n’y a pas de report. Ce sont des devises en termes de centaines de millions dont le pays aurait pu profiter, au vu de leur rareté en ce moment, qui partent en fumée »

Les autorités semblent avoir la volonté d’identifier les raisons à l’origine du retard et de la mauvaise performance dans l’exécution des projets et tirer les conclusions qui s’imposent. « Le recrutement ne doit plus se baser que sur les compétences et les performances et pas sur d’autres considérations », dixit le ministre des Finances. Des experts recommandent aux autorités de faire des pieds et des mains dans la bonne gouvernance, maillon faible qui met en perdition l’exécution des projets.

Parmi les solutions que la Banque mondiale propose, il y a des formations sur les procédures de passation de marchés, de gestion financière et de sauvegarde environnementale et sociale. Pour cette institution monétaire une bonne gouvernance n’est pas un luxe. Il s’agit d’une nécessité vitale pour le développement.