Burundi
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Des mineures séquestrées dans le nord de Bujumbura

Le parquet général de la commune Ntahangwa poursuit des Ougandais et des Burundais pour séquestration de deux mineures dans une maison du quartier 9 Ngagara pendant plus d’une semaine.

« Je ne veux pas revenir sur cette mauvaise histoire, peut-être plus tard parce que je ne me sens pas d’humeur », confie le père d’une des mineures, assis à l’écart et visiblement mal à l’aise. Le père de la première victime, téléphone en main, seul dans son coin, semble très touché par ce qui est arrivé à sa fille.

Il ne veut parler à personne. Il habite un des quartiers du sud de la capitale, Kanyosha. Sa fille, une élève du Lycée de la convivialité, est avec ses sœurs. Ils attendent tous l’ouverture du procès, ce mercredi.

La mère de l’autre victime habite la zone Kamenge. « Elle est partie faire du sport, et ce sont les réseaux sociaux qui nous ont fait part de sa réapparition au bureau de la zone Ngagara après plus d’une semaine », raconte la mère de l’autre mineure sans aucune gêne. Cela fait une année qu’elle ne fréquente plus l’école.

« Elle était en 5e année primaire quand elle a abandonné, elle veut apprendre un métier », poursuit sa mère sur le même ton. Elle veut en premier lieu être indemnisée et ensuite une justice équitable : « Cela fait plus d’une semaine que ma fille a été séquestrée par ces hommes, la famille doit être indemnisée et la justice doit faire son travail. »

La cheffe de quartier, qui est aussi une voisine de la deuxième victime, ne mâche pas ses mots : « Tout le monde connaît la fille dans le quartier, personne ne l’a cherchée parce qu’elle a l’habitude de disparaître.

Ce sont les réseaux sociaux qui nous ont montré sa réapparition au bureau de la zone Ngagara. » Personne ne savait où la fille était avant qu’elle n’apparaisse sur les réseaux sociaux. Et de poursuivre : « Au Nouvel An, la fille est partie et est revenue après une bonne semaine, c’est à son retour qu’on a su qu’elle était à Gitega. Sa disparition n’a donc étonné personne, mais ce qui est choquant, c’est l’objet de ses disparitions. »

Pas de lien établi entre les deux mineures

Les quartiers dans lesquels vivent les deux mineures sont opposés, l’une vit au sud de la capitale et l’autre vit au nord. Ces deux mineures ne fréquentent pas le même établissement scolaire.

« Il y a peut-être un réseau ou un lieu où ses filles se retrouvent, sinon c’est incompréhensible de voir une fille d’un quartier du nord, de surcroît mineure, loin de chez elle, avec une autre du sud en compagnie de plusieurs hommes dans une maison », s’interroge la cheffe du quartier Socarti, un des quartiers de Kamenge. Cette dernière déplore le comportement des filles de certains quartiers : « Les familles doivent faire attention quant à l’éducation des jeunes filles de nos jours. La fille qui est ici a une jumelle qui est sur le point d’accoucher. Le futur papa ne peut pas assumer les charges, ce qui montre combien nous devons faire attention. »
Les autorités du quartier 9 Ngagara ne veulent pas s’exprimer sur le sujet.

Rôle des associations dans la protection des droits de l’enfant

« Une assistance psychologique et médicale était plus que nécessaire vu le nombre de jours que ces enfants ont été séquestrées par ces hommes. Sans oublier un juriste pour suivre de près le procès », souligne un représentant de Fenadeb présent sur les lieux du procès.

La Fenadeb, la fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance, dit leur avoir fourni une assistance médicale et qu’elle assistera ces mineures jusqu’à la fin du procès.

« Nos partenaires, notamment Terre des hommes, leur ont octroyé un avocat qui va poursuivre leur plaidoirie jusqu’à la fin », conclut ce représentant de Fenadeb.