Burundi
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CNIDH,  une « tentative de viol » réglée à « l’amiable »

Par Fabrice Manirakiza

Dans une note au vitriol, le Président de la CNIDH dénonce certains membres de la commission et évoque même une « tentative de viol » d’une employée par « un commissaire. » Une note qui sort comme par hasard à la veille du remplacement des membres de la CNIDH.

« Comment ! Vous êtes au courant  ? », tous les membres  de la CNIDH tombent des nues quand on évoque cette note que le Président de la commission a adressé « aux plus hautes autorités du pays » et qu’Iwacu a pu consulter.

A la CNIDH, la réaction est presque la même chez toutes les sources contactées par Iwacu : stupeur, gêne, puis silence. L’embarras est total.

Le point N°6 de cette note laisse en effet le lecteur pantois. M. Nimurabe évoque une « tentative de viol de C.M, une nettoyeuse à la CNIDH par « un commissaire ». Pourtant, le  traitement réservé à cet acte grave est étonnant : le Président écrit que l’affaire  a été réglée à « l’amiable » !

Contacté par Iwacu, Sixte Vigny Nimurabe, Président de la CNIDH n’est pas très loquace. Il dit que «  Personne ne reconnait cette tentative entre les deux ».
Une tentative que lui-même il rapporte pourtant dans sa note aux hautes autorités ! D’après plusieurs sources à la CNIDH, les faits se seraient déroulés lors d’un atelier de la CNIDH à Cibitoke.

A la question de savoir comment une « nettoyeuse » se retrouve à Cibitoke pour un atelier de la commission, l’explication donnée est que « l’employée participe parfois aux descentes en province de la commission où elle aide pour « la logistique ».
Cette tentative de viol d’une employée de la CNIDH a-t-elle été classée  sans suite ? Difficile de savoir, car d’un côté,  dans sa note le Président de la CNIDH  a évoqué un règlement à l’amiable. A Iwacu,  il a indiqué qu’il faut  « des enquêtes impartiales sinon on va fausser ces dernières. »
Encore plus étrange, la question ethnique semble s’être invitée dans le traitement de cette grave affaire. D’après toujours le Président, l’affaire  de « la nettoyeuse de la CNIDH  a été réglé , mais aussi ethniquement, car C.M est Tutsi, sous la protection de la vice-Présidente qui coordonne les réunions et les stratégies des Tutsi pour chercher leur couverture », écrit Nimurabe.  
Difficile de comprendre le lien entre l’ethnie de la nettoyeuse, la tentative de viol et la protection de la Vice-Présidente de la commission…

Une lutte pour le positionnement

Alors que le mandat des membres de la commission tire à sa fin,  la CNIDH  est gangrenée par une lutte de positionnement. Et tous les coups semblent permis.

Dans cette note, un des commissaires du CNIDH est accusé de tout faire pour que le Président actuel de la commission ne soit pas « reconduit. » Il se vanterait d’être «  en contact direct avec le Président de l’assemblée Nationale et qu’il lui donne des rapports régulièrement. Il a ajouté aussi qu’il s’est bien positionné chez le Vice- Président du Parti CNDD-FDD et qu’il le soutiendra dans toutes les situations. Le même commissaire, d’après la note,  veut tout faire pour « chasser les cadres qui sont gênants dans la commission à savoir, la Secrétaire générale et deux chargés d’études. »

Sixte Vigny Nimurabe tire à boulets rouges sur certains  collègues et la description qu’il fait de deux d’entre eux est stupéfiante.

Il est notamment question « d’absentéisme »,  de « lobbying inquiétant auprès des certaines ambassades », de commissaires qui tiennent des « propos incendiaires » et même d’ivresse d’un commissaire qui risque d’endommager des véhicules, car «  il conduit en état d’ivresse », etc.  

La note ne laisse aucun doute : Sixte Vigny Nimurabe veut être « en pole position » car l’appel à la candidature pour le remplacement des 5 cinq commissaires en fin de mandat est déjà lancé. Le timing de cette note n’est pas fortuite…