Madagascar
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République humaniste et écologique

Même si un peu tard, il a eu la vision des futurs problèmes sanaby !

Gné ? J’avais déjà écrit une chronique sur le sujet mais hélas, c’est parti en fumée dans l’incendie d’un certain datacenter français en 2021.

Donc je le répète : la République humaniste et écologique d’un certain Didier Ratsiraka, dans les années 1996, était vraiment en avance sur son temps. Trop même peut-être, mais dans les faits, 27 ans plus tard, nous y sommes, et ce peu importe où vous habitez sur cette chère planète terre.

Humaniste, l’humain, l’homme donc. Oui oui la femme aussi 🙂 Vous aurez beau proposer n’importe quel projet de société, si vous ne placez pas l’homme au centre de ce projet, ce sera peine perdue. Et quand on parle d’hommes et de femmes, on pensera d’abord à ceux qui ont été oubliés au bord de la route, les accidentés de la vie, tous ceux qui n’ont jamais pu bénéficier des fruits de cette “croissance” tellement vantée dans chaque pays.

Car si vous les mettez de côté, soyez assurés qu’ils se rappelleront immanquablement à votre bon souvenir, à un moment où un autre. 81,9% de pauvres, gagnant moins de 2$ par jour, ça vous dit quelque chose n’est-ce pas ?

S’occuper de l’homme ce n’est sûrement pas leur servir servilement la soupe comme certains se complaisent à le faire. S’occuper de l’homme c’est d’abord s’occuper de son éducation, c’est s’occuper de lui octroyer une formation digne, c’est de lui donner les moyens de s’insérer dans la société, se préparer à un emploi.

Et enfin, s’occuper de l’homme ce n’est sûrement pas lui apporter son poisson dans son assiette, c’est lui donner un filet ou une canne à pêche pour lui apprendre à pêcher lui-même son poisson. Éducation, formation initiale & professionnelle, emploi : ce sont les seules (mots) clés pour sortir de cette spirale infernale de la pauvreté.

Le second volet, écologique, lui aussi est cruellement d’actualité n’est-ce pas ? Quand tout le sud de ton pays est en train de se transformer en désert du Sahara, ça interpelle forcément. Surexploitation forestière qui empêche la pluie de tomber, et impossibilité de facto de reverdir le paysage, on y est en plein là. Sacré serpent qui se mord la queue.

Il est inutile par ailleurs de courir après les autres pays pour tenter de justifier ses propres manquements. Surexploitation forestière comme on l’a vu, feux de brousse, de forêts, pollution et réchauffement, vous avez fait quoi concrètement pour lutter contre tous ces fléaux ? Pourquoi par exemple l’usine d’éthanol en est resté au stade de première pierre ?

Juste pour vous donner un exemple, dans mon eco-quartier, l’abattage d’un arbre, oui d’un seul, nécessite quasiment de passer par le Conseil municipal de la ville. Et ce n’est pas une simple formalité, la décision s’appuyera sur des expertises et contre-expertises sérieuses. Et si pour une raison quelconque on soit effectivement obligé à abattre l’arbre, et bien il faudra en replanter 10 aux alentours.

Didier Ratsiraka était donc en avance sur son temps en 1996. La bonne nouvelle est qu’il n’est jamais trop tard pour tenter de rattraper le retard, même si ça va être compliqué. Très compliqué. Et bien entendu à condition d’en être conscient, ce qui n’est pas gagné là aussi.