Madagascar
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Ratakinga : D’un homme à une industrie musicale

A l’époque, il était juste le DJ Knife. Nosibéen très fier de sa ville. Une île qui a fait la personne qu’il est aujourd’hui. En 2004, il sort Magnangy sarotro atao, ensuite Mila fô, et autres morceaux. Dans la région du nord, il a été l’un des jeunes chanteurs le plus écouté malgré les critiques des détracteurs affirmant que sa voix n’est pas faite pour les refrains. L’oscillation de la vie, Knife connaît… Mais dans sa vie, il a toujours tranché une décision. « Knife est mon nom d’artiste, parce que je suis tranchant, je décide de tout ce que je fais. Je suis catégorique, voilà en gros », a-t-il expliqué.

Il n’a pas fait exception, confronté à de la trahison, de l’hypocrisie, Knife a été entouré de faux frères. Bien qu’il soit décisif, il n’était pas capable de déployer ses ailes, car les parasites et les sangsues empêchent l’artiste de prendre de la hauteur. « des soi-disant amis quand on a du succès. Je savais que ma situation, lorsque j’étais à Nosy-Be, était le commencement. Je n’imaginais pas encore où est-ce que j’allais. Je savais, néanmoins que j’irai loin mais de quelle manière, je ne savais pas. Mais, mes camarades me tiraient vers le bas. Je le sentais...», se souvient-il. DJ Knife avait peur de l’adage « dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es », alors, il change de fréquentation. Mais, il a fallu près de 10 ans pour détecter qui étaient les vrais. De leur côté, les inconditionnels n’entendaient plus la voix de leur idôle. Au fur et à mesure, ils oublient DJ Knife. « Je pensais que c’était un de ces artistes éphémères. Il n’a même pas eu cinq années de succès. Je me suis dit, Knife a chuté », a avancé Ernando, un convaincu du DJ. Le « couteau » n’était plus aiguisé ! Alors, le public n’a plus entendu parler de lui ! Pourtant, il n’était pas loin de la scène, il voulait être beatmaker et producteur. Cette fois-ci, l’auteur de Makoalahy tsy maty sait le chemin qu’il veut prendre. S’ il était devant l’anti-pop et le micro, il choisit désormais de mettre les mains sur la console et le clavier. Dès lors, il produit les petits frères du quartier. 

C’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en produisant que Knife devient un petit producteur. « Tous les jours, je reçois des leçons. J’étais à la fois l’arrangeur, le moniteur de studio, le producteur… Tout ce que vous voulez », a-t-il affirmé avec un sourire. En 2012, après avoir réuni tous les matériels de studio, il quitte Nosy-Be pour débarquer à Antananarivo, la capitale malgache. Lieu de l’effervescence de la culture musicale, la ville des Mille est un endroit favorable pour le jeune nosibéen. 2014 était un grand tournant de la vie de DJ Knife. Il a été contacté par Big MJ. Cette formation d’Antalaha voulait que l’enregistrement et l’arrangement de son tube du moment se fasse chez Knife. Sans trembler, ce dernier produit Na Lingui Yo. « Mon succès est dû à cette chanson de Big MJ », se souvient-il. Évidemment, c’était sur ce premier morceau que le public a entendu la signature Ratakinga Record. Ensuite, vient Black Nadia, Basta lion, Lianah et même le chanteur congolais J-Love. Le studio de Ratakinga est devenu la seconde maison des artistes. Siégeant à Ambolokandrina, un quartier assez éloigné de la capitale, Ratakinga Record est un industrie musicale. D’après un musicologue, « la personne et l’établissement sont indissociables, voire indiscernables ». Ratakinga demeure jusqu’ici l’établissement qui rend célèbre.

 Iss Heridiny