Madagascar
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Plume de P : Soubresauts de fin d’année

Alors que les derniers souffles de 2022 s’atténuent tout doucement mais inexorablement, en cette veille d’année électorale, le racolage sans en avoir l’air, lui, bat son plein.

Foisonnent ici et là les poses de premières pierres, les projets délirants, les promesses fantasmagoriques. Bref, tout est mis en œuvre pour raviver l’espoir en berne de toute une population.

Moi-même suis prise dans ce tourbillon exaltant et c’est toute guillerette que je vais fermer les portes sur ces dernières années cafardeuses où les aléas de la vie nous ont maltraités et qui ont vu s’envoler tous nos rêves.

Irais-je de désillusion en désillusion ? J’en doute fort car nos dirigeants sont des personnes sensées, qui savent tirer leçons de leurs erreurs. Oui, ils sont fins prêts à entamer, ou plutôt à réaliser de bout en bout, tout ce pour quoi ils ont engagé tous les citoyens à rembourser bon gré mal gré.

Pour sûr, les oiseaux de mauvais augure ne manqueront pas. Eh oui, beaucoup sont sceptiques ! Ils conçoivent et seraient fiers et heureux que Madagascar se dote d’autoroutes, de nouvelles écoles, d’hôpitaux, de téléphériques, d’aéroports… mais, en avons-nous les moyens ? Nous ne sommes même pas capables d’entretenir le réseau routier existant, nous n’avons pas assez d’enseignants pour pourvoir les postes dans les écoles, nous manquons de personnel compétent pour faire tourner les hôpitaux dans les normes que cela exige, nous n’avons que nos bras pour essayer de maintenir nos villes propres, nous n’avons aucune structure digne de ce nom pour répondre aux demandes énergétiques du moment et j’en passe !

Bien que je veuille rester optimiste et garder ma confiance envers ceux qui nous gouvernent, ces récriminations ne sont pas à prendre à la légère car tout à fait réelles. Inutile d’être devin pour reconnaitre que nous sommes loin de rouler sur l’or. Ce n’est pas pour rien que nous sommes classés 4ème pays le plus pauvre du monde !

Nous ne cessons de nous endetter pour des choses qui nous seront, certes, utiles, mais quand nous nous serons extirpés de la pauvreté dans laquelle on se débat. Pour l’heure, elles ne sont que futilités, caprices.

Mais bon, s’il fallait ne s’en tenir qu’à la réalité, avancerait-on ? Il faut bien des esprits alambiqués pour passer outre le présent et préparer le futur ! Pourquoi toujours court-circuiter les bonnes intentions aussi loufoques soient-elles ? Après tout, l’histoire prouvera qui a tort, qui a raison. Qui vivra verra et si nous ne serons plus là pour l’attester, nos enfants, eux, jugeront !