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Taïwan: Washington annonce l'ouverture de discussions commerciales bilatérales

La représentante adjointe au commerce des États-Unis, Sarah Bianchi, a virtuellement rencontré, ce mercredi 1er juin, le ministre taïwanais John Deng, pour lancer « l'Initiative États-Unis -Taïwan sur le commerce du XXIe siècle, avec l'objectif de développer des moyens concrets d'approfondir » les relations économiques et commerciales. Un évènement de nature à susciter une vive réaction de Pékin.

Au surlendemain d'une nouvelle incursion chinoise – trente avions – dans la zone aérienne de défense de Taipei, les États-Unis et Taïwan ont annoncé le lancement de discussions commerciales bilatérales.

Une réunion va se tenir « plus tard ce mois-ci à Washington sous les auspices de Tecro », le Bureau de représentation économique et culturelle de Taipei aux États-Unis et de l'Institut américain à Taïwan.

Le démarrage de telles discussions devrait fortement déplaire à la Chine, qui considère l'archipel comme une de ses provinces, refusant qu'elle entame toute relation officielle avec des pays étrangers.

« Pratiques saines et transparentes »

Cette « Initiative » se donne pour objectif de « développer des moyens concrets d'approfondir » les relations économiques et commerciales, selon l'ambassadrice américaine au Commerce (USTR).

Il s'agit de faciliter les échanges, d'adopter « des pratiques saines et transparentes », mais aussi de coopérer en faveur de l'environnement ou de l'action climatique, selon le communiqué d'USTR.

Washington et Taipei, qui avaient prévenu de leurs intentions la semaine passée, ont « l'intention d'explorer des dispositions visant à faciliter le commerce agricole », de lutter contre la corruption, etc.

Un « cadre » en plus depuis 1994 

Les États-Unis et Taïwan, dernier refuge des partisans du régime nationaliste après la révolution maoïste en 1949, sont liés depuis 1994 par « un cadre » pour le commerce et les investissements.

Selon les données de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les États-Unis sont le plus gros partenaire et fournisseur d'armes de Taïwan, régime esseulé diplomatiquement.

En 2002, la vieille République de Chine (Taïwan) a, en revanche, rejoint l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ce qui a contribué à renforcer les échanges bilatéraux avec les Américains.

Vers un « accord-cadre contraignant » ?

Seuls une quinzaine de pays reconnaissent actuellement officiellement Taïwan et les États-Unis n'en font pas partie. Mais Washington soutient donc par d'autres voies « l'île rebelle » du détroit.

La prochaine étape de la relation économique bilatérale pourrait prendre la forme d'un accord commercial formel. Pour l'heure, le pas n'a pas été franchi, Pékin restant attentif à toute « ingérence ».

« J'espère que cette initiative aboutira à un accord-cadre contraignant », a osé une responsable de l'administration américaine, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, dont l'AFP.

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« De petites cliques » pour « contenir » la Chine

Le 23 mai, en tournée dans la région, le président américain Joe Biden avait annoncé la création d'un partenariat économique en Asie-Pacifique, le « Cadre économique pour l'Indo-Pacifique » ou IPEF.

L'IPEF, qui n'est pas un accord de libre-échange, vise à contrer l'influence grandissante de Pékin, en facilitant l'intégration entre signataires via l'adoption de normes communes dans des secteurs-clés.

La République populaire de Chine avait protesté, prédisant un échec. Washington cherche « à former de petites cliques » pour « contenir », la Chine, avait raillé le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi.

IPEF : « Approche flexible concernant la participation »

L'archipel de Taïwan ne fait pas partie de l'IPEF, qui encourage l'intégration sur des secteurs comme le numérique, les chaînes d'approvisionnement, les énergies vertes et la lutte contre la corruption.

En revanche, la haute responsable américaine n'exclut rien. « À l'avenir, nous avons l'intention d'adopter une approche flexible concernant la participation à l'IPEF », a-t-elle déclaré aux journalistes.

Si la « politique de longue date d'une seule Chine » reste d'actualité, l'administration Biden entretient, assume-t-elle, une « relation non officielle solide avec Taïwan qu'elle s'engage à l'approfondir ».

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Igor Gauquelin, avec agences