Le ministre taïwanais des Transports a indiqué que les vols et les navigations peuvent reprendre progressivement dans six des sept « zones temporaires de danger » - c’est-à-dire là où Pékin menait des manœuvres d’une ampleur inédite depuis jeudi 4 août. Les Taïwanais, peuvent-ils enfin pousser un soupir de soulagement ? Selon les observateurs, ces manœuvres n’auraient offert qu’un avant-goût de ce qui pourrait devenir la norme dans le détroit.
L'armée populaire de libération a pu tester la puissance de feu de ses forces aériennes et maritimes - avec cet enseignement pour les observateurs : la Chine a tellement développé ses moyens militaires qu'un « blocus » de Taïwan semble désormais possible.
C'est la première fois en effet que l'armée élargit ses exercices au flanc Est de Taïwan, de façon à encercler l’île - une zone très stratégique pour l'approvisionnement. C’est aussi par ce côté qu'arriveraient d'éventuels renforts militaires américains.
La leçon à retenir : en cas de guerre, Pékin sera capable d'empêcher toute entrée et toute sortie de Taïwan de navires et d'avions, civils ou militaires. Les 23 millions d'habitants seraient donc pris au piège.
Les Taïwanais doivent-ils s'attendre à d'autres manœuvres d'une telle envergure à l'avenir ? Oui, car ces exercices grandeur nature risquent de devenir la norme, estiment les observateurs.
Si aujourd'hui les capacités militaires de Pékin sont encore inférieures à celles des États-Unis, la Chine met les moyens pour rattraper son retard. Si l'on en croit le Pentagone, l'objectif de Pékin serait de disposer, d'ici à 2027, d'une puissance de feu suffisante pour vaincre toute résistance à une invasion de Taïwan.
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