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Mathématiques: comment dispenser un enseignement de qualité sur le continent africain?

Brazzaville a accueilli du 1er au 6 août le dixième congrès panafricain des mathématiques (PACOM 2022). Les participants ont sollicité plus de financements publics pour améliorer la qualité des enseignements, mais ont également relevé le fait que les femmes s’intéressaient de plus en plus aux mathématiques, une science autrefois considérée comme une affaire d’hommes.

Avec notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial

Les participants au dixième Congrès panafricain des mathématiques (PACOM 2022), venus de divers pays, ont sollicité des autorités politiques plus de financements pour améliorer la qualité des enseignements, car les écoles de mathématiques ont été créées çà et là. Ils veulent voir les mathématiques revenir au cœur de l’Afrique, qui est présentée comme leur berceau, selon le professeur congolais Basile Guy-Richard Bossoto, nouveau président de l’Union des mathématiques africaine (UMA). 

« Je pense que nous sommes sur une pente ascendante, affirme-t-il. Nos aînés s’étaient fixé comme objectifs de monter des écoles de mathématiques dans chaque pays. Aujourd’hui, on peut dire que dans la plupart des pays africains, on forme les docteurs en mathématiques. Donc, du point de vue de la quantité, nous sommes sur la bonne pente. »

« Maintenant, poursuit-il, il faut aller vers la qualité. Pour y arriver, il faudrait que les gouvernements financent davantage la recherche. » L’enseignant des mathématiques à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, qui prend la présidence de l’UMA après un confrère marocain, estime que « la qualité n’est pas du tout à fait visible. Il est difficile de faire des choses de qualité si on n’a pas les moyens qu’il faut. »

« Le berceau des mathématiques, c'est l’Afrique. C’est vrai que ces derniers temps, les mathématiques ont "quitté" l’Afrique, mais nous sommes sur une phase où, dans quelques années ou dans quelques décennies, les mathématiques devraient revenir fortement au cœur de l’Afrique », pense le Pr. Bossoto. 

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Les mathématiques ont cessé d’être une science réservée aux hommes

Étudiante à la Faculté des sciences et techniques de l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, Sonia-Obambi Ngokaba a pris part au congrès. Après son baccalauréat, les mathématiques n’étaient vraiment pas sa passion. Mais elle a fini par choisir cette branche. « Je me suis lancée dans les mathématiques parce que je me dis qu’avec elles, j'aurai la possibilité de changer de secteurs, explique l’étudiante. Aller faire les statistiques, la comptabilité… Plus j’évoluais, plus je comprenais que les mathématiques étaient plus importantes. Quand je suis arrivé en deuxième année, nous avons fait de l’informatique, notamment la programmation. J’ai aimé ce cours. Je pense que plus tard, je vais m’orienter vers la programmation. »

Maître de conférences du Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (CAMES), Franck Langa constate que les femmes sont désormais très présentes dans cette discipline, ce qui, pour lui, en démontre l’importance. « Les gens pensent que les mathématiques s’arrêtent aux calculs [abstraits], regrette-t-il. Ils ne savent pas que mes mêmes mathématiques nous servent à la résolution des problèmes concrets : les problèmes de médecine, de gestion de portefeuille, de transports, etc. » Même si c'est une discipline qui attire de plus en plus, Franck Langa reconnait tout de même que les mathématiques demeurent un casse-tête pour les élèves et étudiants, et une matière difficile à enseigner et à assimiler.

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