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Législatives au Sénégal: le Conseil constitutionnel tranche après les recours déposés par l’opposition

Le Sénégal vit un intense débat autour de la validité de certaines listes en vue des élections législatives du 31 juillet. Le Conseil constitutionnel a publié ses décisions ce mardi matin après des recours déposés par l’opposition. 

Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

Le Conseil Constitutionnel autorise notamment la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi à modifier sa liste pour le département de Dakar. Cette liste avait été invalidée par la Direction Générale des Élections. Motif : non-respect de la parité. Ce qui avait provoqué la colère du maire de Dakar, Barthélémy Dias, également tête de liste dans le département… Selon les sages du Conseil constitutionnel, la coalition Yewwi Askan Wi peut bel et bien « retirer et substituer » des candidats. Un soulagement pour la coalition.

Une autre décision a été publiée ce mardi matin, cette fois concernant la liste de la coalition de la majorité Benno Bokk Yakaar, qui avait déposé plus de parrainages que le nombre requis par la loi. L’opposition avait saisi le Conseil pour faire invalider cette liste. Mais selon l’institution, ces recours sont « irrecevables ». Deux décisions qui vont dans le sens de l’« apaisement », selon le défenseur des droits humains Alioune Tine, du think tank Afrikajom center.

#Sénégal suite / Sur le débat autour du surplus de parrainages pour la coalition Benno Bokk Yakaar: pour le CC, les recours déposés par l’opposition pour invalider la liste BBY sont irrecevables #kebetu pic.twitter.com/09skInWSWg

— Charlotte Idrac (@CharlotteIdrac) May 24, 2022

Mais ce n’est pas la fin des débats : les deux principales coalitions s’accusent mutuellement d’avoir fait d’autres erreurs sur les listes. Pour des problèmes, là encore, de non-respect de la parité sur la liste de la majorité ou l’investiture d’une même personne deux fois sur la liste nationale de Yewwi Askan Wi… « C’est la première fois dans l’histoire du Sénégal qu’on a autant de problèmes », déclarait ce lundi soir Khalifa Sall, qui a parlé de « cacophonie ».

L’ancien maire de Dakar et l’un des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi a appelé à un rassemblement contre ce qu’il qualifie de « forfaiture », de « deux poids deux mesures » de l’administration électorale, pour « écarter l’opposition » selon lui. Dans la foulée, Ousmane Sonko, tête de liste nationale pour Yewwi Askan Wi a appelé à la « résistance », avec un appel à une « mobilisation de 200 000 personnes » à Dakar. De son côté, la coalition présidentielle a accusé l’opposition « d’enfumage ». Le ton est monté, donc, en vue de ces législatives. Plusieurs organisations de la société civile ont mis en garde contre des risques de violences politiques.

Désaccords sur les parrainages, erreurs sur les listes, cacophonie et tensions avant ces législatives… Comment en est-on arrivé là ? Selon Alioune Tine, du groupe de réflexion Afrikajom Center, il faut revoir le système. « Ce qui aurait dû être régularisé en accompagnant les gens qui déposent leur candidature, au niveau de l’administration, on en a fait des contentieux très lourd. Il faut absolument évaluer et améliorer le système électoral sénégalais pour effectivement bien préparer les prochaines élections de 2024, qui est un autre défi. »

2024, ce sera la présidentielle. Pour Seydi Gassama, directeur d’Amnesty International Sénégal, les décisions du Conseil Constitutionnel hier « vont préserver la paix et la stabilité du pays » écrit-il. Mais « les lois électorales doivent être revues » après les législatives.