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Le Premier ministre chinois appelle à l'ouverture et à la relance économique

À quelques mois du XXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC), où Xi Jinping va tenter de se maintenir au pouvoir, le Premier ministre Li Keqiang a effectué une tournée à Shenzhen, militant pour la relance économique et la poursuite dans l'ouverture du pays. Une critique larvée de la politique « zéro Covid », défendue par le président chinois, mais qui handicape l'économie nationale.

En bras de chemise et sans un masque à l'horizon, le Premier ministre Li Keqiang s'est offert un bain de foule peu commun ces derniers temps. En face de lui, les jeunes employés sont totalement conquis, ils applaudissent les mesures du dirigeant et s'esclaffent aux blagues de ce dernier.

Cette même jeunesse chinoise – parfois désenchantée, démotivée par une société de compétition à outrance – est accusée par Xi Jinping d'être oisive et dangereuse pour le développement du pays.

À Shenzhen, la Silicon Valley chinoise, Li Keqiang a pris le contre-pied du président Xi, envoyant un message d'encouragement aux jeunes cols blancs, rassurant sur la capacité des autorités à « favoriser la créativité entrepreneuriale ».

La tape dans le dos de Li Keqiang intervient à l'heure où le secteur de la tech est la cible d'une reprise en main sans précédent de la part des autorités de régulation. Ces séquences circulant sur le Net n'ont pas eu droit de cité dans les médias d'État. Ces derniers se sont contentés de relayer les réunions plus formelles du dirigeant chinois avec des responsables provinciaux.

À cette occasion, Li Keqiang a appelé à consolider la relance de l'économie. Un appel lancé depuis le Guangdong. La province industrielle, poumon de la seconde puissance mondiale, a fortement été handicapée par deux années de paralysie due au zéro Covid, la sacrosainte politique du président Xi Jinping.

Li Keqiang au pied de la statue du petit timonier Deng Xiaoping

C'est la première sortie publique du Premier ministre depuis l'été d'université d'été du PCC de Beidaihe. Chaque année, les caciques du régime se retrouvent dans cette station balnéaire du nord-est du pays pour préparer, à huis clos, le congrès automnal. Et cette année, le XXe congrès du Parti revêt une importance particulière : Xi Jinping devrait enchaîner un troisième mandat inédit à la tête du pays.

Mais après deux années de restrictions qui ont mis l'économie chinoise à terre, des critiques commencent à émerger au sein du Parti. Des dissensions illustrées par les attaques à peine voilées de Li Keqiang. Le Premier ministre est présenté comme un modéré sur plusieurs sujets : de la guerre commerciale avec les États-Unis au dossier taïwanais, loin de l'attitude belliqueuse du président Xi Jinping.

Ce dernier est également réapparu en public, lors d'une tournée d'inspection dans la province du Liaoning. L'homme fort de Pékin en a profité pour visiter un musée célébrant une bataille lors de la guerre civile entre les communistes et les nationalistes.

Li Keqiang, de son côté, s'est arrêté au pied de la statue de Deng Xiaoping, érigée en plein cœur de Shenzhen. Le petit timonier avait choisi ce qui était alors un minuscule village de pêche pour être le laboratoire de la réforme et de l'ouverture de la Chine, des mesures prises à la fin des années 1970 qui ont mené Pékin au statut de deuxième puissance mondiale.

Le Premier ministre chinois a rendu hommage à son prédécesseur, affirmant que « l'ouverture de la Chine devait continuer à aller de l'avant ». Un message éminemment politique à l’encontre de la politique du « zéro Covid » érigée en priorité par le président Xi Jinping et qui pousse la seconde puissance mondiale à vivre retranchée derrière des frontières fermées depuis plus de deux ans et le début de la pandémie.

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