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La Tunisie toujours confrontée au problème de l'accès à l'eau potable

Chaque été, les températures élevées et les fréquentes coupures d’eau relancent les polémiques autour de la pénurie d’eau dans le pays, en stress hydrique, auxquelles s'ajoutent les problèmes du mauvais goût de l'eau du robinet. Bien que le gouvernement certifie que les villes sont approvisionnées en eau potable, les habitants évitent de boire l'eau qui arrive chez eux.

Avec notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise

Fin juillet, la publication d’un rapport préliminaire par le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement a pointé du doigt le manque d’accès à l’eau potable d’une grande partie de la population. Le ministère de l’Agriculture a répondu en déclarant que les données étaient erronés et que le taux d’approvisionnement en eau potable a atteint les 100 % en région urbaine. Mais dans les quartiers de la capitale, beaucoup d’habitants admettent ne plus boire d’eau du robinet depuis longtemps.

A l’Aouina un quartier situé près de l’aéroport de Tunis, Moustapha, un Marocain de 49 ans installé en Tunisie, prépare les cafés du matin, pendant que sa clientèle joue aux cartes. L’eau du café est filtrée dans une machine depuis des années et lui-même dit ne plus boire l’eau du robinet.

« Regardez, goûtez, son goût n’est pas normal. Personne ne boit l‘eau du robinet dans le café, on propose direct de l’eau en bouteille pas en carafe. Ces dernières années, la qualité a beaucoup changé, des fois j’ouvre le robinet et elle a une couleur jaune ou alors elle a le goût du sable. »

Dans la rue, Souad, mère de famille qui fait ses courses, admet acheter des packs d’eau car elle considère que l’eau qui arrive chez elle n’est pas potable. « Quand je bois l’eau du robinet, j’ai des ballonnements et je ne me sens pas bien et l’eau n’est jamais claire. Quand tu la laisses couler, tu trouves beaucoup de calcaire. »

D’après le rapporteur spécial de l’ONU en visite en Tunisie au mois de juillet, un plan de rénovation des réseaux d’apports d’eau potable serait nécessaire, surtout dans les zones rurales qui subissent de plus en plus de coupures d’eau et des approvisionnements contaminés.