Le président serbe Aleksandar Vucic a annoncé avoir conclu un accord gazier de trois ans avec Vladimir Poutine. L'annonce intervient alors que plusieurs dirigeants européens ont fait savoir à la Serbie leur souhait que le pays s'aligne sur les sanctions européennes contre Moscou.
Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
C'est « de loin le meilleur deal en Europe ». C'est à la télévision que le président serbe Aleksandar Vucic, connu pour sa russophilie, a annoncé triomphalement l'accord conclu avec la Russie, après une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine. Le contrat porte sur la livraison de gaz à la Serbie à un prix attractif, et ce pour une durée de trois ans.
Le président a notamment affirmé que le prix négocié est trois fois inférieur à celui que payent les Européens, et que cette différence sera encore plus importante en hiver. Le précédent accord serbo-russe sur les hydrocarbures doit expirer le 31 mai, et alors que Belgrade avait annoncé ne pas envisager de prendre de sanctions contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine, il était logique qu'un nouvel accord soit mis en place.
Alliée diplomatique de la Russie
La Serbie, traditionnelle alliée diplomatique de la Russie, confirme ainsi sa volonté de ne pas imposer de sanctions à Moscou, comme le demande pourtant Bruxelles. Mais tant que les Européens ne parlent pas d'une seule voix contre Moscou, la Serbie dispose d'une marge de manœuvre pour affirmer à la fois sa volonté d'intégrer l'UE et de ne pas se fâcher avec le Kremlin.
Le pays reçoit pour le moment 6 millions de mètre cube par jour du géant russe Gazprom. Aleksandar Vucic a également indiqué avoir discuté avec Vladimir Poutine d'une extension des capacités de stockage dans son pays.
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