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L'ex-otage en Iran, Nazanin Zaghari-Ratcliffe, raconte à la BBC les conditions de sa libération

Deux mois après son retour au Royaume-Uni, Nazanin Zaghari-Ratcliffe a donné une interview à la BBC, le diffuseur public britannique. Cette Irano-Britannique, accusée d’espionnage, a été détenue et interdite de quitter l’Iran pendant six ans. Sa libération a été liée au paiement par Londres d’une dette datant d’avant la Révolution.

Le 16 mars dernier, jour de sa libération par les gardiens de la Révolution, Nazanin Zaghari-Ratcliffe est emmenée à l’aéroport, raconte la correspondante de RFI à Londres, Emeline Vin, qui a pu voir l'interview dans son intégralité.

« Je n’ai pas pu voir mes parents. À l’aéroport, on m’a fait signer une déposition forcée, en présence d’un officiel britannique. Ils m’ont dit que sinon, je ne pourrais pas monter dans l’avion. Je savais que c’était un jeu de dernière minute, je savais qu’ils avaient reçu de l’argent… Quel intérêt de me faire avouer des choses fausses ? Et pourquoi le gouvernement britannique n’a-t-il rien dit ? »

Pour elle, Londres se rend complice de la propagande iranienne qui l’accusait d’être rentrée dans son pays pour autre chose que du tourisme.

Nazanin Zaghari Ratcliffe critique également les commentaires de Boris Johnson, alors ministre des Affaires étrangères. En 2017, il déclare qu’elle a enseigné le journalisme à Téhéran : « Les gardiens de la Révolution ont monté de toutes pièces une histoire et les propos de Johnson ont contribué à asseoir cette version. Après ça, à chaque fois, on me disait : 'on sait que tu nous as caché des choses, on sait que tu es une espionne, même ton Premier ministre l’a dit'. Ces commentaires m’ont hantée pendant les quatre ans et demi qui les ont suivis. »

Sa libération, il y a une soixantaine de jours, est intervenue après que le Royaume-Uni a payé une dette de 400 millions de livres sterling due à l'Iran depuis les années 1970. Bien que les gouvernements britanniques et iraniens n'aient jamais lié le versement à sa libération, Nazanin Zaghari-Ratcliffe a déclaré à la BBC que Boris Johnson lui avait confirmé que sa détention concernait la dette.

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