La campagne électorale kényane a été « marquée par des violences à l’encontre des femmes », alertent la FIDH (la Fédération internationale des droits de l’homme) et la Commission kényane pour les droits de l’homme (KHRC), à trois jours de la présidentielle du 9 août. Les deux ONG s’inquiètent d’avoir vu se multiplier des cas d’attaques verbales, de harcèlement mais aussi de viols.
Avec notre correspondante à Nairobi, Florence Morice
Les deux ONG disent avoir documenté « plusieurs cas de viols » au cours de la campagne dont « quatre » le 19 juin en marge d'un meeting finalement annulé. Elles déplorèrent que malgré ses « promesses », le gouvernement ne prenne pas, selon elles les mesures nécessaires pour lutter contre ce problème récurrent en période d’élection au Kenya.
Lors des violences qui ont suivi le scrutin de 2017, la Commission nationale des droits de l’homme avait documenté 201 cas de violences sexuelles et sexistes dont plus de la moitié impliquaient, selon elle, des forces de sécurité, mais « à ce jour, aucune mesure n'a été prise par le gouvernement pour garantir la justice aux victimes », affirment les ONG.
Les femmes candidates ne sont pas épargnées : « confrontées à des propos sexistes agressifs », et « des abus en ligne » y compris du « harcèlement sexuel », toujours selon les deux organisations qui y voient des tactiques « sciemment déployées pour empêcher les femmes » de « participer activement à la politique du pays ».
Le mois dernier, des experts de l'ONU ont également exhorté les autorités kényanes à « veiller à ce que les femmes – électrices ou candidates - puissent participer librement au processus électoral sans discrimination, harcèlement ou crainte » de violences.