Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Japon: Fusako Shigenobu, la fondatrice de l'Armée rouge japonaise, libérée de prison

Fusako Shigenobu, la fondatrice de l'Armée rouge japonaise, responsable dans les années 70 et 80 de plusieurs attentats dans le monde et qui s'installa au Liban pour se mettre au service de la cause palestinienne, a été libérée à Tokyo après avoir purgé une peine de vingt ans de prison.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Aujourd'hui âgée de 76 ans, Fusako Shigenobu avait été arrêtée en 2000 au Japon ou elle était rentrée clandestinement après avoir vécu trente ans au Moyen-Orient. Un an plus tard, elle avait proclamé son renoncement au terrorisme et la dissolution de l'Armée rouge depuis sa cellule de prison.

C'était l'une des terroristes les plus recherchées du monde. Sur les photographies de la police, on découvre au début des années 70, une jolie femme, un visage énigmatique, de longs cheveux lisses. « Elle envoya froidement son mari et ses amants à la mort », d'après William R. Farrell, l'auteur du livre Blood and rage, the story of the Japanese red army.

Aujourd'hui, c'est une vieille dame malade, le regard toujours aussi déterminé qui sort de prison. Elle est accompagnée de sa fille unique Mei Shigenobu, une journaliste née en 1973 au Liban d'une liaison avec un militant du FPLP. Une trentaine de ses sympathisants étaient également présents.

L’Armée rouge japonaise, à l’origine de plusieurs attaques

Pourchassée au Japon après le détournement d'un avion de Japan Airlines sur Pyongyang, l'Armée rouge japonaise s'installe au Liban en 1971 et se lie aux organisations palestiniennes extrémistes. Un an plus tard, elle se rend tristement célèbre avec le massacre à l'aéroport de Lod à Tel-Aviv, faisant 26 morts et une centaine de blessés. Fusako Shigenobu aurait planifié le carnage.

Par la suite, elle lance plusieurs autres attaques dont une prise d'otages a l'ambassade de France aux Pays-Bas en 1974. L'Armée rouge est, sans doute, en cheville avec Illich Ramirez Sanchez dit Carlos. Pendant les événements à La Haye, Carlos lance une attaque contre le drugstore Publicis à Paris qui fait deux morts et 34 blessés.

L’Armée rouge est aussi responsable d'un autre détournement d'avion de Japan Airlines sur Dacca au Bangladesh en 1977, de prises d'otages de diplomates à Kuala Lumpur en 1975, mais aussi d'un attentat contre le club militaire américain à Naples.

Selon Philippe Pons, le correspondant du Monde à Tokyo, l’Armée rouge japonaise fut l'avatar terroriste du mouvement étudiant japonais de la fin des années 60. Elle passa du cocktail molotov à la kalachnikov. Lors de l'arrestation de Fusako Shigenobu en 2000, le journal Asahi écrivait déjà qu'elle « sonne comme l'oraison funèbre des utopies révolutionnaires d'une époque ».

À lire: Japon 1968 : la révolte étudiante la plus longue et la plus violente du monde