C’est un scandale en Inde après la grâce accordée à un gang de violeurs et meurtriers dans le Gujarat. Pour la 75e fête de l’Indépendance indienne, le gouvernement avait décidé de libérer certains prisonniers, à l'exception notamment des violeurs. La remise en liberté de ces hommes horrifie donc une partie de la population et fait monter l’opposition au créneau.
Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin
La consternation est à la hauteur des promesses qui avaient été faites. Durant son adresse à la nation ce lundi, le Premier ministre Narendra Modi avait appelé à mettre fin à « l'humiliation des femmes ». Or le même jour, c’est un gang de violeurs tristement célèbres qui a été gracié par l’État du Gujarat. Onze hommes, condamnés à la prison à vie pour le viol de Bilkis Bano, musulmane enceinte, et le meurtre des sept membres de sa famille.
La jeune femme qui avait survécu, mais perdu son enfant, était depuis devenue un symbole des victimes des pogroms anti-musulmans du Gujarat, en 2002. Leur libération a fait l’effet d’une bombe. « Soit le gouvernement du Gujarat revient sur sa décision, soit Narendra Modi revient sur ses paroles », exige le parti du Congrès. « Voici la Nouvelle Inde – les tueurs et les violeurs sont libérés et les activistes sont emprisonnés », a tweeté le Parti Communiste Indien.
Le gouvernement du Gujarat prétend que cette grâce n’est pas liée aux annonces du gouvernement central, mais cela ne convainc pas. Sur Twitter, les internautes expriment leur dégoût, partageant une vidéo où les violeurs reçoivent des confiseries et des guirlandes.
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