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France: les services d'urgence des hôpitaux en souffrance malgré le plan «flash»

En France, la crise des urgences continue. Une étude du syndicat SAMU-Urgences de France révèle que les passages aux urgences ont augmenté de 12% en juillet. Une «mission flash» d'une quarantaine de mesures a été lancée par le gouvernement pour désengorger les urgences pendant l’été. Mais pour le personnel soignant, elles sont insuffisantes. 

Début juillet, pour désengorger les services d'urgence des hôpitaux, le gouvernement avait validé les propositions du nouveau ministre de la Santé François Braun. Pour passer l'été, permettre aux professionnels de santé de prendre des vacances et éviter au maximum les fermetures de service hospitaliers, un « plan flash» de 41 mesures temporaires ont été adoptées début juillet par le gouvernement comme la revalorisation du salaire pour les horaires de nuit pour le renforcement du rôle du SAMU.

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Mais les services d'urgence, les services mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) et le 15 « sont en grande difficulté de fonctionnement », a alerté en fin de semaine le président de l'association Samu-Urgences France (SUdF), successeur de François Braun à la tête de cette organisation. Selon l'enquête, 95% des services d'urgence y disent rencontrer des « problématiques importantes de disponibilité de lits", 90% des difficultés sur les ressources humaines médicales et 89% des manques de ressources humaines non médicales ».

De fait, au CHU d’Angers, la situation est toujours critique. En juillet, le centre hospitalier a reçu en moyenne 650 appels par jour. Une augmentation de 20% comparé aux mois précédents. Pour Dominique Savary, médecin urgentiste au CHU d’Angers et membre du syndicat SAMU Urgences de France, il faut des moyens supplémentaires, comme il l'explique au micro d'Antoine Gallenne, du service Société. 

 La mission flash préconisait de « réguler les admissions », soit avec un « triage paramédical à l'entrée » des urgences, soit par une « régulation médicale préalable systématique » par le standard téléphonique du Samu. Mais, pointe Dominique Savary, dans le Maine-et-Loire, ce filtrage n'a pas se faire faute de moyens. « Dans mon département le Maine-et-Loire on n’a pas pu le faire, notre Samu est déjà tellement en tension qu’on ne serait pas en capacité d'en plus pouvoir réguler les appels des gens qui se présentent aux urgences. »

Selon ce médecin, la mission flash est intéressante mais elle intervient trop tard. « On ne peut pas changer les choses le 30 juin pour l’été qui arrivait, il aurait fallu la faire au mois de février ou mars. On regrette qu’elle soit arrivée très tard. »

Pour Agnès Ricard-Hibon, cheffe du service SAMU 95 en région parisienne, cette mission flash n’est qu’une étape. « Il y avait absolument urgence à mettre en place tout de suite, parce que les services d’urgence étaient en grande difficulté cet été. Mais elles ne sont pas suffisantes, ce sont des mesures pour l’été mais qui doivent être poursuivies par une concertation et ce n’est que la première pierre je dirais. »

Parmi ces mesures : une meilleure rémunération du travail de nuit à l'hôpital, une incitation financière pour les médecins de ville qui acceptent des rendez-vous en urgence, la réintégration de médecins retraités volontaires, etc. « Ces leviers permettent de soutenir les nouvelles coopérations entre professionnels (...) ; de reconnaître l'engagement supplémentaire des professionnels pour augmenter le temps soignant disponible ; d'accompagner la pénibilité attachée au travail de nuit, notamment dans les hôpitaux » avait déclaré François Braun à la mi-juillet. 

Une évaluation des mesures de cette mission flash sera rendue fin septembre pour décider si elles seront prolongées après l'été.

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