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France: les personnels hospitaliers manifestent dans une cinquantaine de villes

En pleine crise des urgences et à quelques jours des législatives, les personnels hospitaliers se sont peu mobilisés mardi pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs dans une cinquantaine de villes.

Pour cette première journée d'action du second quinquennat Macron, neuf syndicats et collectifs de soignants organisaient des rassemblements dans au moins cinquante villes. Mais la mobilisation n'a pas fait le plein. À Paris, entre 200 et 300 manifestants se sont retrouvés devant le ministère de la Santé en début d'après-midi, dont Corinne Panot, aide-soignante venue pour rappeler qu'« au-delà des augmentations de salaires, c'est surtout des moyens humains qu'il nous faut ».

Ils étaient à peu près aussi nombreux à Toulouse, où Hélène Isus, infirmière au CHU, expliquait vouloir « faire [son] travail correctement, ne pas avoir à choisir entre les patients ». Même affluence à Grenoble et à Nantes, où l'infirmier en pédopsychiatrie Ronan Tréguer s'exaspérait : « Ça fait des années que c'est le bazar et on en a marre. Nos conditions de travail sont déplorables et les patients en pâtissent ». À Bordeaux, parmi les quelques centaines regroupés devant le CHU à la mi-journée, Lise, infirmière de bloc opératoire, se disait lassée de devoir « toujours faire plus avec moins de temps et de personnel ».

À Marseille, les syndicats et collectifs de soignants ont fait part de leur colère devant l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (APHM) :

Il faudrait qu'ils comprennent que quand on dit qu'on en a marre et qu'on a besoin de personnel en plus, c'est pas parce qu'on est des feignants et qu'on a envie de se tourner les pouces. C'est parce que l'on connait notre métier et que l'on a envie de le faire. On est des professionnels de la Santé. Et si on dit que l'on n'est pas assez, c'est que l'on n'est pas assez.

Mobilisation pour l'hôpital à Marseille

Yoram Melloul

Les syndicats veulent des négociations

Les services d'urgence sont particulièrement dans la tourmente : faute de soignants, au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte fin mai de l'association Samu-Urgences de France.

D'ici à fin juin, le président de Samu-Urgences de France François Braun doit rendre les conclusions d'une mission au chef de l'État, qui a promis dans un entretien à la presse régionale vendredi « des décisions d'urgence dès juillet ».  L'objectif « est de faire remonter toutes les bonnes réponses qui peuvent se mettre en place, dès cet été », a affirmé mardi sur France Bleu la Première ministre, Elisabeth Borne.

La méthode ne convainc pas Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, le premier syndicat français : il juge dans une tribune dans Libération que « le temps des enquêtes est dépassé » et réclame « des négociations urgentes sur l'organisation du travail » pour remettre sur pied un hôpital « au bord du KO ». « On risque d'être dans une situation très, très problématique cet été [...] Je crains fort qu'il y ait des drames », a alerté sur RTL le chef des urgences de l'hôpital Avicenne à Bobigny, Frédéric Adnet.

Attendu au tournant, François Braun a assuré la semaine dernière qu'il n'entendait pas produire « un énième rapport » mais bien « rédiger l'ordonnance » attendue par les hospitaliers, ajoutant avoir « déjà des pistes ».

►À écouter aussi : Invité France - Grève du personnel soignant en France : « La solution n’est pas que financière »

(Avec AFP)