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Des faux comptes liés à la police malaisienne repérés sur les réseaux sociaux

En Malaisie, Meta, la société derrière Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé avoir trouvé la plus grande usine à trolls, c'est-à-dire un cluster de faux comptes coordonnés à des fins de manipulations. 

De notre correspondante en Malaisie

L'annonce de Meta, l’entreprise mère de Facebook et Instagram ne surprend pas tellement les Malaisiens. Ils ont même un nom pour les personnes qui agissent groupés pour influencer l’opinion en ligne derrière de nombreux faux comptes. On les appelle les « cyber troopers », et certains politiciens y ont abondamment recours, comme l’ancien Premier ministre, Najib Razak et sa femme Rosmah, tous les deux empêtrés dans une gigantesque affaire de corruption. Au tribunal, l’assistant Rosmah a ainsi révélé en 2020 que plus de 24 000 dollars avait été dépensés pour engager une armée de « cyber troopers » censées la défendre en ligne. 

De manière encore plus étonnante, certains « cyber troopers » sont même ici devenus des personnalités publiques, comme une dénommée Syarul Ema, dite « la Mère des dragons ». Dès 2013, cette Malaisienne dirigeait 80 « cyber troopers » qui pilotaient des milliers de faux profils défendant justement les politiques du gouvernement de Najib, la « Mère » de ces « dragons » n’est jamais passée par la case prison pour cela, mais elle a depuis changé son fusil d’épaule en rejoignant finalement l’opposition dont elle a même été la cheffe de l’Information de la branche féminine. 

La police malaisienne impliquée

Les deux autres pays où des usines à trolls ont été identifiés par Facebook, Israël et la Russie visaient une audience internationale. Dans ce rapport trimestriel de Facebook, c'est la taille de l’audience de son usine à trolls qui surprend, mais également la cible locale de celle-ci. 

Les faux comptes faisaient surtout la promotion du gouvernement malaisien actuel, et  véhiculaient des allégations de corruption visant l’opposition. Plus étonnant encore, il est écrit dans le rapport de Facebook que cette usine à troll malaisienne serait en lien avec la police malaisienne, dont elle défendait d’ailleurs les agissements. Une information qui n’a pas manqué de susciter un tollé dans le pays, la police dément tout lien, quand certains membres de l’opposition eux n’ont pas manqué d’exiger l’ouverture d’une enquête parlementaire à ce sujet, en vain. 

Les Malaisiens en quête de réponses

Pour Khalil Majeed, à la tête de l’ONG de lutte contre la désinformation Faqcheck, dans l’état actuel des choses, de nombreuses questions restent sans réponse : « Ce qui était fait avec ses comptes, d'où venait leur financement, qui était en charge de cela, quel en était le but ? Je pense qu’il faudrait pouvoir répondre à toutes ces questions. Les citoyens aimeraient comprendre pourquoi la police a besoin de ces supposés « cyber troopers » et si elle les utilise, qui cible-t-elle ? Le raisonnement derrière tout cela est important, donc je pense que du côté de Facebook, il serait judicieux de partager leurs informations et la transparence devraient être de mise ».

Le rapport de Facebook est effectivement assez avare en détails, mais il est tout de même précisé que les trolls en question étaient surtout actifs en semaine, sauf, à l’heure du déjeuner. 

► À lire : le rapport trimestriel de Meta sur les menaces mondiales en ligne