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Dans l’ouest de l’Afghanistan, les chiites célèbrent l’Achoura la peur au ventre

Onze personnes ont été tuées, une quarantaine d’autres blessées dans deux explosions survenues les 5 et 6 août dans l’ouest de l’Afghanistan. Vendredi, la bombe a explosé lors d’un rassemblement funéraire dans un quartier chiite de Kaboul, attentat revendiqué par la branche afghane de l’organisation État islamique. Samedi, l’explosion a eu lieu dans un quartier voisin où les hazaras, chiites, résident en grand nombre. C’est dans cette atmosphère que la minorité religieuse célèbre ce 8 août sa fête religieuse la plus importante, l’Achoura, qui commémore le martyre de l'imam Hossein, petit-fils du prophète Mahomet et fils d'Ali, tué en 680 par les troupes du calife omeyyade lors d'une bataille dans le désert de Kerbala.

Avec notre envoyée spéciale dans un quartier chiite de Herat, dans l’ouest de l’Afghanistan, Sonia Ghezali

Dans le quartier chiite de Jibrail, des dizaines de drapeaux noirs, verts et rouge flottent aux fenêtres des maisons et des échoppes. Des arches, drapées de tissu noir en signe de deuil, ont été dressées comme l’exige la tradition. Des hauts parleurs diffusent des chants religieux. 

« Nous sommes très stressés et nous avons peur parce que les chiites, à Kaboul à Herat et ailleurs, sont attaqués. Mais ces célébrations sont très importantes pour nous et nous croyons en Dieu », confie Marzie Reza, qui observe la rue depuis son palier. 

Elle ira à la mosquée malgré les risques, dit-elle. Les habitants du quartier sont chargés d’assurer leur propre sécurité. Aucun dispositif n’a été mis en place par les autorités locales.

►À lire aussi : L'éternelle persécution des Hazaras en Afghanistan

Un précédent meurtrier

« Tout le monde est inquiet, affirme Mohammad Zarif. Hier soir, quand les gens sont partis à la mosquée, on a bloqué l’entrée de la rue avec des voitures pour que personne ne puisse entrer dans le quartier. »

Un jeune homme intervient : « Nous croyons en Dieu et qu’il nous aidera. Mais on ne sait pas comment assurer la sécurité dans nos rues. Oui, nous pouvons fouiller les gens quand ils passent ici par exemple. Mais on ne peut rien faire contre quelqu’un qui voudrait se faire exploser au milieu de la rue. » 

Il y a quatre mois, au moins 12 personnes avaient été tuées dans ce quartier après l’explosion de deux bombes.