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Birmanie: l'émissaire de l'ONU sur place dans un contexte délicat pour la junte

La junte birmane accueille ce mercredi 17 août à Naypyidaw l'émissaire des Nations unies Noeleen Heyzer, pour sa première visite depuis sa nomination en octobre dernier. Et ce, alors que le chef de la junte, Min Aung Hlaing, durcit la répression, y compris dans les rangs de l'armée.

On ignore si la diplomate singapourienne sera autorisée à rencontrer l'ancienne dirigeante déchue de Birmanie, Aung San Suu Kyi, condamnée jusqu'ici à 17 ans de détention dans un procès fleuve.

L'émissaire de l'ONU tentera surtout de trouver une solution diplomatique à la crise, qui ravage le pays depuis le putsch il y a un an et demi. Elle arrive dans un contexte délicat pour la junte.

Fragilisé après un an et demi de répression sanglante, incapable de rétablir un niveau de gouvernance solide, Min Aung Hlaing cherche à consolider sa base. Et pour cela, il limoge à tour de bras.

Exit les plus hauts gradés de la marine et de l'armée de l'air. Sur les 19 membres du conseil administratif d'État, la plus haute instance du régime militaire, seuls quatre ont gardé leur poste dans l'armée.

UN Special Envoy for #Myanmar Noeleen Heyzer has started her first visit to the country during which she "will focus on addressing the deteriorating situation and immediate concerns as well as other priority areas of her mandate." pic.twitter.com/1hrUMZ7gfn

— UN Geneva (@UNGeneva) August 17, 2022

La purge concerne également le ministère de l'Électricité et de l'Énergie, ainsi que les milieux d'affaires. Signe pour les observateurs que Min Aung Hlaing, qui ne fait plus confiance qu'à une poignée de militaires, s'enferme dans son autoritarisme.

Avec l'exécution par pendaison le mois dernier de quatre opposants à la junte, une première en trente ans, le pouvoir semble avoir atteint un point de non-retour, estiment les experts.

La Birmanie est dans une impasse et un chaos sécuritaire total, avec plus de 700 000 déplacés, plus de 2 200 civils tués et près de 15 000 personnes arrêtées.

La dissidence ne désarme pas, bien au contraire. De nombreux groupes armés, soutenus par la majorité de la population, indépendamment de l'appartenance ethnique, continuent de résister à la junte.

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