Aux côtés du chancelier allemand, Mahmoud Abbas a été interrogé lors d'une conférence de presse mardi 16 août sur le massacre de onze athlètes israéliens aux JO de Munich par un commando palestinien affilié au mouvement Fatah il y a tout juste cinquante ans. Sa réponse suscite la colère en Israël et une mise au point d'Olaf Scholz.
Avec notre correspondant Jérusalem, Michel Paul
« Vous voulez parlez du passé, a lancé Mahmoud Abbas. Depuis 1947, Israël a commis 50 massacres dans 50 villages palestiniens, 50 holocaustes. » Cette petite phrase prononcée sur le sol allemand par le chef de l’autorité palestinienne provoque la colère en Israël.
« Un mensonge monstrueux », c’est la réponse du Premier ministre israélien Yair Lapid qui parle de « honte morale ». « L’Histoire ne lui pardonnera pas », ajoute-t-il. De nombreuses autres réactions courroucées comme celle de Gidon Saar, le ministre de la Justice, affirme que les propos de Mahmoud Abbas font partie de la propagande palestinienne destinée à délégitimer l’existence même d'Israël.
Pour Dani Dayan, le président du mémorial Yad Vashem, c’est un discours révoltant. « On arrive au plus bas », estime-t-il. Les médias en Israël rappellent les précédents dérapages du président palestinien sur le sujet de l’Holocauste, qui était le thème principal de sa thèse de doctorat. En 2018, il avait notamment proclamé que c’est le comportement des juifs qui avait entraîné la Shoah et non pas l’antisémitisme.
En début d’après-midi, l’entourage de Mahmoud Abbas a publié une mise au point. « L’Holocauste est le pire crime contre l’humanité de l’ère moderne », affirme le communiqué.
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Olaf Scholz se dit« dégoûté »
En Allemagne, la réaction est très vive aussi. « Je suis dégoûté par les remarques scandaleuses du président palestinien Mahmoud Abbas », a tweeté le chef du gouvernement allemand mercredi, ajoutant : « Pour nous Allemands en particulier, toute relativisation de l'Holocauste est intolérable et inacceptable ».
I am disgusted by the outrageous remarks made by Palestinian President Mahmoud #Abbas. For us Germans in particular, any relativization of the singularity of the Holocaust is intolerable and unacceptable. I condemn any attempt to deny the crimes of the Holocaust.
— Bundeskanzler Olaf Scholz (@Bundeskanzler) August 17, 2022
Olaf Scholz était lui-même critiqué, essentiellement par l'opposition conservatrice et certains médias, pour ne pas avoir réagi immédiatement aux déclarations lors de la conférence de presse, qui s'est achevée directement après cette réponse.
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