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À Madrid, touristes et commerçants s'adaptent aux nouvelles mesures d'économie d'énergie

Depuis l’approbation mardi du décret loi sur l’économie d’énergie en Espagne, édifices publics et privés doivent se plier aux nouvelles mesures dont certaines viennent d’entrer en vigueur. À Madrid, on se prépare à vivre avec cette nouvelle réalité climatique.

À 22h pile, les lumières des vitrines du grand centre commercial Corte Ingles de la Puerta del Sol de Madrid se sont éteintes d'un coup, tout comme celles de la mairie de la ville ou de la célèbre fontaine Cibeles. Les touristes en sont restés stupéfaits. « Madrid ne peut pas se retrouver dans l’obscurité à 22h ! Madrid sans lumière, c’est très triste », regrette un homme au micro de notre correspondante à Madrid, Diane Cambon.

Cette extinction des lumières des vitrines ou des façades de bâtiment fait partie des nouvelles mesures décidées par le gouvernement de gauche espagnol dans le cadre d'un plan européen visant à réduire les importations de gaz russe. La nouvelle loi prévoit aussi un strict contrôle des températures dans les intérieurs. Pas plus de 27°C pour l’air climatisé dans les commerces, restaurants et bâtiments publics et privés. En hiver, le chauffage ne devrait pas dépasser 19°C. Les locaux climatisés ou chauffés auront également l'obligation d'installer d'ici au 30 septembre un mécanisme assurant la fermeture automatique de leurs portes afin d'éviter le gaspillage énergétique.

Une mesure critiquée

Dans un bar du centre historique de la capitale, le patron soigne les derniers détails pour respecter la nouvelle loi. « On est tout à fait prêt. Un rideau pour couper l’air de l’extérieur, deux climatisations qui soufflent de l’air à la verticale et là, la terrasse, où l’on ne peut rien faire », énumère-t-il. Mais d’autres commerçants sont plus critiques. Un restaurateur de la Gran Via trouve la mesure « exagérée ». « Si j’avais tous mes employés à l’intérieur du local, en mettant la climatisation à 27°C, c’est comme si je n’avais pas d’air conditionné », fait-il valoir.

Miriam, qui travaille dans une boulangerie, se plaint également que ce soit encore les petits commerces qui doivent faire le plus d’efforts. « C’est toujours le peuple qui doit se plier en deux, alors que ce sont les grandes entreprises, les institutions et même le gouvernement qui doivent faire des économies d’énergie », dénonce-t-elle.

Les mesures sont en vigueur jusqu’à novembre 2023. Le décret ne précise pas les sanctions auxquelles s'exposerait un contrevenant. En outre, la tâche de veiller au respect de ces mesures incombe aux diverses communautés régionales, dont certaines, celles dirigées par le Parti populaire, les ont accueillies de manière très critique.

Les pays de l'UE se sont engagés fin juillet à faire « tout leur possible » pour réduire leur consommation de gaz d'au moins 15% entre août 2022 et mars 2023, par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période. Faisant valoir leur plus faible niveau de connexion énergétique avec le reste du continent, l'Espagne et le Portugal ont obtenu de Bruxelles que leur objectif soit une baisse de seulement 7%.

(Et avec AFP)