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Sahara: par sa mésaventure avec l’Espagne, l’Algérie montre encore une fois qu’elle est partie prenante dans ce dossier

Kiosque360. Le gouvernement espagnol a confirmé que sa décision relative à la question du Sahara est une décision d’État. L’Algérie ne l’a pas bien pris. Elle a tenté un bras de fer avec ce pays avant de se faire rabrouer par l’UE. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Dans son escalade contre l’Espagne, l’Algérie n’aura finalement tenu que deux jours. Il aura suffi de 48 heures à l’Espagne, soutenue par l’Union européenne, pour venir à bout, une fois pour toute, de l’orgueil légendaire du voisin de l’Est.

Dans son édition du lundi 13 juin, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia revient sur cet éphémère bras de fer perdu d’avance par l’Algérie. Tout s’est passé, en effet, très vite. Mercredi, la présidence l’Algérie annonçait la suspension du traité d’amitié et bon voisinage qui lie ce pays à l’Espagne. Traité qui a d’ailleurs été conclu en 2002, alors que, rappelons-le, le Maroc et son voisin du Nord étaient en pleine crise.

Dans la foulée de l’annonce de la présidence algérienne, une association des opérateurs bancaires somme les banques de geler immédiatement les opérations de domiciliation bancaire, procédure nécessaire pour toute transaction commerciale entre les opérateurs privés espagnols et algériens. L’Espagne dit regretter cet acte, tout en affirmant que son gouvernement n'a pris aucune décision qui affecte l'Algérie et n'a pas dit un seul mot pour provoquer l'escalade. Immédiatement après, les institutions européennes entrent en jeu et se rangent derrière l’Espagne. L'Union européenne a ainsi mis en garde, vendredi, l'Algérie contre les conséquences des restrictions commerciales qu'elle a imposées à l'Espagne, menaçant Alger de mesures de rétorsion.

Des responsables de la Commission européenne, écrit Al Ahdath Al Maghribia, ont également annoncé avoir entrepris d’évaluer les implications des actions algériennes, notamment l'instruction donnée aux institutions financières d'arrêter les transactions entre les deux pays. Ce qui, pour l’UE, correspond à une violation de l'accord d'association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l'investissement.

Dans ce même élan, les responsables européens ont assuré que l'UE est prête à s'opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l'encontre d'un État membre. Cela tout en rappelant que la politique commerciale est une compétence exclusive de l'Union. Selon le quotidien, l’Union européenne a tenu à exprimer clairement son ras-le-bol du chantage continuel algérien.

En effet, après le chantage gazier et le passage à l’acte de l’Algérie en coupant le flux du gazoduc Maghreb Europe (GME), en protestation contre la nouvelle position espagnole soutenant l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine, c’est au tour d’un accord commercial entre les deux pays de subir le même sort. L’UE veut mettre un terme à tout cela. En plus des responsables de la Commission, ce nouvel acte de chantage algérien a été vigoureusement dénoncé également au niveau du Parlement européen.

Face à ce ton menaçant de l’UE, poursuit le quotidien, l’Algérie s’est vue contrainte de temporiser. Son représentant auprès des 27, à Bruxelles, s’est empressé de tenter de sauver les meubles. Tout en soutenant que son pays ne saurait mettre en cause son accord d’association avec l’UE, il a prétendu que le gouvernement de son pays n’a jamais pris de mesures visant l'arrêt des transactions courantes avec un partenaire européen, l’Espagne en l’occurrence.

Et pour ne pas s’attirer encore plus les foudres de l’UE, l’Algérie a assuré qu'elle continuera à honorer tous ses engagements en ce qui concerne notamment les livraisons de gaz à l’Espagne. Fin de l’épisode. D’après le quotidien ce n’est qu’un énième épisode où l’Algérie a voulu jouer les durs et a fini par se casser la gueule.

Il faut dire, souligne Al Ahdath Al Maghribia que depuis l’affaire d’El Guerguerate, le voisin de l’Est ne cesse de confirmer qu’il est partie prenante, et même le principal instigateur, du conflit autour du Sahara. Son prétendu soutien au principe du droit à l’autodétermination n’est finalement qu’une chimère que ses multiples décisions de ces dernières années ont fini par faire s’évanouir.

On le savait déjà depuis des années, la question du Sahara a toujours constitué un dossier essentiel au point de devenir la véritable épine dorsale de la diplomatie algérienne. Aujourd’hui, on sait que le pouvoir militaire en Algérie est prêt à tout, y compris à faire couler tout le pays en jouant les intérêts vitaux de son peuple pour le Polisario.