Morocco
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«Quand les femmes accèdent pleinement à leurs droits, elles ne portent aucun préjudice aux hommes…» (Sa Majesté le Roi)

Une partie du discours royal a été réservée à la femme, à la nécessité qu’elle «apporte son plein concours dans tous les domaines». Oui, Majesté, c’est un acquis qui se renforce de jour en jour.

Youyouyou! Une bonne nouvelle qui atténue la morosité de la pandémie, la sècheresse, la guerre en Ukraine... Une vague d’espoir!

Un souffle fort, porteur de promesses pour les femmes, les familles, la société.

Une partie du discours royal a été réservée à la femme, à la nécessité qu’elle «apporte son plein concours dans tous les domaines». Oui, Majesté, c’est un acquis qui se renforce de jour en jour.

Les Marocaines ont besoin de reconnaissance pour les batailles qu’elles mènent sur tous les fronts. Le discours royal est un réconfort moral tant mérité.

Le Maroc est en pleine ébullition: ses grandes réalisations et ses chantiers en font un exemple universel, reconnu par tous… Enfin, presque, si l’on exclut un voisin qui demeure sourd aux appels d’un Souverain prêt à lui tendre la main pour s’unir, au lieu de rester les seuls pays au monde dont les frontières terrestres sont fermés sans être en guerre! 

L’intérêt du Monarque pour la promotion de la condition féminine a été clair dès son discours d’ascension au trône (1999): pas de progrès ni de prospérité «alors que les femmes, qui constituent la moitié de la société, voient leurs intérêts bafoués…».

Depuis, les efforts de la société civile ont été couronnés par des réformes révolutionnaires: Code de la Famille, de la nationalité ayant permis aux Marocaines de transmettre leur nationalité à leurs enfants nés de pères étrangers et la Constitution (2011) qui a officialisé l’égalité hommes-femmes et la parité.

Le dernier discours royal a déclenché des réactions masculines. Des félicitations sincères: «mabrouke. Le Roi vous a valorisées!». Gentiment moqueuses: «attention à ce que tu vas dire en présence d’une femme maintenant!». Négatives de la part de conservateurs fanatiques: «‘tatkoume lyame (la vie vous a comblées). Vous en aviez déjà trop. Vous voulez arriver où? Les femmes ont déjà dépassé les limites!».

Non, pas la vie, l’engagement des femmes, des mères, des pères qui scolarisent leurs filles, des féministes et d’un Souverain éclairé. Pour ces détracteurs, «femmes» désigne seulement l’épouse, donc l’adversaire ou la collègue qui vole le travail des hommes. Ils oublient leurs filles, sœurs, tantes…

Dix-neuf ans après la réforme du Code de la Famille, le profil des femmes s’est métamorphosé. Ce Code est dépassé et en contradiction avec les conventions internationales. Il y a eu plusieurs appels pour une nouvelle réforme de la part d’activistes politiques et sociaux. L’heure est arrivée de s’y atteler.

Le Monarque appelle à la généralisation des tribunaux de la famille à l’échelle des régions. Il reste à lutter contre les mentalités rétrogrades de nombre de juristes. Comment empêcher un juge de traiter de «mécréante» une épouse qui refuse que son mari se remarie sous prétexte qu’elle le pousse à vivre dans le péché? Comment empêcher un juge de marier une fille de moins de 18 ans?

Un programme de sensibilisation et surtout de formation doit être établi pour briser les réticences.

Il faudrait améliorer l’accueil dans tous les tribunaux. L’accueil y est déplorable. Former à l’accueil et créer au sein des tribunaux des guichets d’information performants où les citoyens sont informés, orientés et suivis.

Dans un pays où le tiers de la population est rurale, où l’analphabétisme touche 41,9% des femmes dont plus de la moitié des rurales, l’accès à l’information est difficile. Elles ne peuvent acquérir leurs droits si elles les ignorent. La précarité empêche de se déplacer vers les centres urbains où se trouvent les tribunaux. D’où la nécessité de créer des tribunaux itinérants qui vont vers la population.

Il est primordial d’aider les femmes dans leurs démarches. Les procédures judiciaires traînent: lenteur administrative et corruption. Les femmes disposent rarement de documents officiels, qui sont conservés par les hommes. Des milliers d’affaires n’arrivent pas aux tribunaux ou sont abandonnées en cours, faute de connaissance, de moyens et de confiance en la justice.

La parité doit faire l’objet d’une campagne de sensibilisation et passer par l’école pour lutter contre les blocages des mentalités. Les élèves doivent être sensibilisés à l’égalité hommes-femmes, ses raisons et ses répercussions sur le pays. La campagne devrait toucher les réseaux sociaux qui font partie désormais du système éducatif. L’intoxication est énorme, véhiculée par des vidéos d’ignares exploitant un discours pseudo-religieux pour maintenir l’obscurantisme. Des discours qui sapent les efforts de l’Etat et des associations, en toute impunité.

Le discours royal a inauguré une ère nouvelle d’espoir.

J’espère que les femmes obtiendront le droit de témoigner.

J’espère que le Roi, Amir Al-Mouminine, voudra bien examiner la question de ta’cib, non édictée par le Coran.

Les lois successorales et le partage de l’héritage entraînent des drames et la précarité féminine.

J’espère le rétablissement du testament en faveur d’héritiers potentiels, conformément aux recommandations du Coran, pour permettre aux époux de se protéger et de protéger leurs enfants.

J’espère que les mères obtiendront la tutelle avec la garde de leurs enfants. La tutelle n’appartient qu’au père.

J’espère que les mères qui ont la garde de leurs enfants pourront se remarier sans que le père ne récupère l’enfant ayant atteint les 7 ans. Un drame pour des jeunes femmes privées de remariage. Un enfant de 7 ans serait-il mieux avec sa belle-mère que sa mère?

J’espère… J’espère…

Aujourd’hui, le climat est favorable aux réformes. J’espère un dialogue respectueux, sans tabous, serein…