Morocco
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

PLF 2023: l’opposition met en doute les intentions du gouvernement

Par Amyne Asmlal le 17/08/2022 à 21h43
Aziz Akhannouch - Chef du gouvernement

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors d’une réunion avec les représentants des centrales syndicales, le 9 février 2022, à Rabat.

© Copyright : MAP

Kiosque360. Une fois n’est pas coutume, l’opposition s’attaque à loi de Finances de 2023 alors qu’elle n’est même pas encore au stade de projet de loi. Une première. Cette revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia revient sur les positions des partis de l’opposition sur la question.

C’est peut-être la première fois dans l’histoire du Maroc qu’une lettre de cadrage relative à la loi de Finances suscite autant d’intérêt. Le document qui annonce les grandes lignes du PLF 23, adressé par le chef du gouvernement aux différents départements ministériels, a été largement commenté par la presse et les analystes durant ces derniers jours. Aujourd’hui, comme le relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du jeudi 18 août, c’est l’opposition qui a décidé d’y regarder de plus près dans cette lettre de cadrage. Et, en termes de critiques, elle ne se prive pas.

Ainsi, comme l’a souligné le quotidien, les formations de l’opposition ont commencé par rejeter en bloc le contenu de documents. Elles se disent déjà sceptiques quant à l’intention du gouvernement de faire face aux retombées de la crise internationale, que ce soit sur le plan économique ou social.

Concrètement, pour le chef du groupe parlementaire de l’USFP à la première Chambre, la lettre de cadrage du chef du gouvernement relative au projet de loi de Finances de 2023 «ne sort pas du cadre des slogans». Cela vaut, explique le parlementaire, aussi bien pour la hiérarchisation des priorités du gouvernement pour le prochain exercice budgétaire que pour son intention de stimuler l’investissement, renforcer l’État social et consacrer le principe de l’égalité territoriale.

En résumé, explique le chef du groupe socialiste à la chambre des représentants, «la lettre de cadrage n’apporte rien de nouveau par rapport à l’actuelle loi de Finances, surtout pour ce qui des réformes profondes que tous les Marocains attendent». Aussi, le député socialiste a-t-il appelé l’Exécutif à mettre en place de nouvelles mesures à même de renforcer le système social, surtout lorsqu’il s’agit de faire face à l’inflation et de maintenir le pouvoir d’achat des citoyens.

De son côté, le chef du groupe parlementaire du MP, a regretté que la lettre de cadrage qui, comme son nom l’indique, renseigne sur les orientations du PLF 23, « ne sorte pas du cadre technique et comptable, comme par le passé. Cela alors que l’on attendait du gouvernement de proposer un projet de loi de Finances basé sur les résultats ». Versant dans des considérations politiques, le chef du groupe parlementaire haraki accuse le gouvernement d’agir de manière unilatérale, tout en se reposant sur la force numérique de sa majorité. De toutes les manières, estime le député, dans ce document, «le gouvernement a concentré son attention sur les crises que traversent la plupart des pays du monde. Ce faisant, il prépare sans doute l’opinion publique à des mesures à venir qui seront très difficiles. Des mesures qui pourraient réduire davantage le pouvoir d’achat des citoyens». Bref conclut le député, le document publié par le chef du gouvernement manque d’innovation et ne propose pas d’alternatives.

Même son de cloche chez le PPS. Le chef de son groupe parlementaire relève que, tout le monde en convient, la crise risque de durer plus longtemps. Pourtant, «le gouvernement ne semble pas faire montre d’assez d’ingéniosité et de courage politique pour transformer cette crise en opportunité». Pour le député PPS, dans cette lettre de cadrage, le gouvernement ne parle en aucun cas d’éventualité de subvention des carburants, ni d’ailleurs de baisse des taxes sur les produits de grande consommation, surtout pour la classe moyenne. Pour lui, il est donc légitime de se demander quelle serait l’utilité d’une loi de Finances qui ne se donne pas pour objectif de faire face à la détérioration du pouvoir d’achat.