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Des saisonnières marocaines victimes de fraude à l’assurance en Espagne, la banque accusée refuse d’ouvrir une enquête

Des saisonnières marocaines auraient été victimes de fraude à l’assurance en Espagne entre 2013 et 2019. Selon le magazine qui a révélé l’affaire, la banque accusée refuse à ce jour d’ouvrir une enquête et met en avant l’échéance du délai de dépôt des réclamations. Les détails.

L'affaire remonte à plusieurs années. Le magazine La Mar de Onuba avait révélé en juin dernier que des Marocaines employées comme travailleuses saisonnières dans les champs de fruits rouges en Espagne ont été victimes d’une fraude à l’assurance entre 2013 et 2019. Ce mardi 16 août, le média espagnol indique que la banque accusée refuse d’ouvrir une enquête à ce sujet.

En effet, selon La Mar de Onuba, le bureau de CaixaBank à El Rocio, dans la province de Huelva, a facturé entre 2013 et 2019 des primes d’assurance pour des produits non sollicités par les travailleuses, sans pour autant livrer des factures ou des informations sur les prestations. 

La fraude consistait ainsi à faire souscrire ces travailleuses qui, pour la plupart, ne parlent pas espagnol, dès leur arrivée au pays, à des assurances «santé» et «rapatriement» sans demander leur consentement préalable et sans leur expliquer le contenu des documents qu’elles signent. Certaines affirment même avoir été informées que ces prestations étaient obligatoires.

Le détournement de l’argent des travailleuses marocaines a atteint, dans certains cas, jusqu’à 10% des salaires gagnés pendant la campagne des fruits rouges en Espagne, soit des montants compris entre 70 et 200 euros par contrat, indique La Mar de Onuba

Ces femmes étaient recrutées dans le cadre du programme espagnol GECCO (Gestion des contrats collectifs à l'origine) et travaillaient pour le compte des sociétés Atlantic Blue et Atlantic Green d’Almonte, dans la région de Huelva, appartenant au géant chilien des fruits rouges Hortifrut.

Malgré la révélation de cette affaire au grand jour, CaixaBank refuse d’enquêter sur cette fraude. La banque considère que les témoignages et documents précédemment révélés par La Mar de Onuba ne sont pas suffisamment pertinents pour ouvrir une enquête, d’autant plus que les supposées victimes n’ont pas porté plainte ou déposé de réclamations relatives à un quelconque détournement.  

D'après l’article de La Mar de Onuba, CaixaBank fait valoir que les travailleuses avaient 30 jours pour réclamer les montants débités de manière irrégulière. Elle indique également que tous ses clients reçoivent «par courrier» la documentation accréditant les polices d’assurance souscrites.

«S’il n’y a pas de plaintes de la part des personnes touchées, nous n'ouvrirons aucune enquête», a indiqué Guillermo Martín, directeur commercial de CaixaBank à Cadix, Séville et Huelva, dans une déclaration rapportée par La Mar de Onuba, notant que les informations et les documents publiés par le magazine ne sont pas suffisamment pertinents.

Pourtant, les témoignages recueillis par le magazine espagnol assurent que ces travailleuses se sont bel et bien plaintes auprès de la banque. Le média rapporte également que Najat Bassit, ancienne travailleuse d’Atlantic Blue, a expliqué le 13 juillet dans l’émission «Construyendo memoria» de la Radio Nacional de España qu’elle s’est elle-même entretenue au nom de ses collègues avec la banque pour demander l’annulation des polices d’assurance et le remboursement des primes perçues illégalement.

La personne qui l’a assistée avait rejeté cette demande, affirmant que les polices d’assurance étaient le résultat d’un «accord conclu entre Atlantic Blue et CaixaBank», sans donner d’autres détails ou explications, souligne le magazine espagnol.