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Automobile: pourquoi le marché de l’occasion a du mal à redécoller

La demande sur le marché de l’occasion bat son plein, portée notamment par le recul de l’offre sur le marché du neuf, toujours impactée par les effets de la crise sanitaire. Le point sur les principales tendances d’un marché qui s’adapte à l’air du temps.

Entre séquelles de la crise sanitaire, nouvel enjeu climatique et défis technologiques, le secteur automobile est en pleine mutation, ce qui ne manque pas d’avoir son effet sur la dynamique des ventes des véhicules d'occasion. 

Depuis quelques mois, le marché de l’occasion fait face à une très forte demande, mais l’offre demeure limitée, avec des prix en nette augmentation. Contacté par Le360, le fondateur de la plateforme de vente et d’achat de véhicules d’occasion Kifal Auto, Nizar Abdellaoui Maan, explique cette tendance par la forte corrélation entre le marché de l’occasion et le marché du neuf.

«Comme nous n’importons pas de véhicules de deuxième main, la dynamique de ce marché au Maroc est portée à 90% par celle du marché du neuf. S’il n'y a pas de ventes de véhicules neufs, il n'y aura donc pas assez de véhicules d’occasion sur le marché», explique-t-il.

Un effet boule de neige qui manque au marché, avec le recul des ventes des véhicules neufs depuis le déclenchement de la crise sanitaire en raison de la perturbation des chaînes de production, laquelle est due notamment au manque des composants électroniques. 

Selon les dernières statistiques de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), les ventes de voitures neuves dans le Royaume ont baissé de 11,03% à fin juillet par rapport à la même période de l'année dernière, avec 95.544 unités vendues. 

Des prix en hausse de 15% en moyenne

Avec des délais d’attente de trois à six mois et une hausse importante des prix des véhicules neufs, beaucoup d’acheteurs se tournent vers le marché de l’occasion, mais ne trouvent pas toujours leur bonheur.

«Il n’y a pas un grand stock en ce moment sur le marché de l’occasion, mais comme il y a une forte demande par rapport aux années précédentes, les prix ont augmenté en moyenne de 15%», assure Nizar Abdellaoui Maan. 

Le professionnel de l’intermédiation automobile explique que l’offre sur le marché automobile devrait commencer à augmenter graduellement à partir de 2023 si les effets de la crise sont absorbés sur le marché du neuf, induisant ainsi une baisse des prix de l’occasion qui, pour le moment, continuent à augmenter face au manque de choix et d’alternatives.

«Le consommateur marocain ne va pas vendre sa voiture pour commencer à prendre les transports en commun ou se déplacer à pied. On vend son véhicule pour le remplacer. Donc tant que le marché du neuf ne reprend pas, on ne peut pas disposer de nouvelles unités sur le marché de l’occasion», souligne-t-il.

La motorisation hybride fait son entrée sur le marché de l’occasion 

Interrogé sur la disponibilité des motorisations hybrides, Nizar Abdellaoui Maan assure que ce type de véhicules commence à être disponible sur le marché de l’occasion, principalement des voitures de la marque Toyota, qui était la première à proposer ce segment au Maroc. Il note néanmoins que l’offre demeure limitée, mais les volumes devraient croître à partir de 2024.

«En général, les Marocains changent de voiture après 4 ou 5 ans. Principalement parce que les crédits bancaires sont remboursés en moyenne en quatre ans. Même chose pour les professions libérales et les entreprises où 5 ans correspond à la durée d’amortissement comptable des véhicules de services. Donc tous ceux qui ont acheté une voiture hybride à partir de 2020 voudront la remplacer à partir de 2024 par un véhicule de meilleure gamme», conclut notre interlocuteur.