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Ukraine : "Nous sommes passés de la conquête à la course"

La Croix : Vous parlez de passer à la "guerre privée" en Ukraine, mais il

Michel Goya : Il existe deux types d'opérations offensives. Avant, on parlait de conquête, mais maintenant il faut sortir une loupe et regarder l'évolution sur la carte. Les attaques et les tirs d'artillerie ont considérablement diminué au cours du mois où la Russie a annoncé une``suspension des opérations''pour soninvasion de l'Ukraine. Manquant assurément de ressources, les opérations terrestres sont remplacées par des raids et des attaques qui affectent profondément le territoire ennemi.

C'est ce qu'a fait l'Ukraine à 200 kilomètres de la Crimée. En général, les communiqués de presse récents fournissent une bonne indication. Cela fait référence à la stratégie de la France pendant la guerre d'Indochine, qui se qualifie pour rester romantique de "guerre de pirates". Il est temps de reconstituer votre inventaire et de transformer votre armée. On peut aussi l'appeler une « guerre d'usure » ou une « petite guerre ».

La Croix : Les deux camps sont-ils équilibrés dans ce type d'attaque ?

} M.G. : Il y a une légère tendance en faveur de l'Ukraine. Les Russes comptent entièrement sur l'artillerie, mais ils semblent l'avoir épuisée dans une certaine mesure, au point d'utiliser des missiles anti-aériens pour des attaques au sol. L'Ukraine a ici l'avantage grâce à l'artillerie occidentale plus puissante et plus précise. Par conséquent, ils peuvent toucher même les dépôts de munitions russes. Sans oublier les informations fournies notamment depuis les Etats-Unis.

Les dernières frappes en Crimée représentent un saut qualitatif majeur qui implique inévitablement de nouvelles mesures. Mais une grande différence demeure. Autrement dit, les contraintes politiques du côté ukrainien. Contrairement à la Russie, ce pays ne peut se permettre de tirer impunément sur le territoire russe au risque de provoquer une escalade et de conduire à une déclaration de guerre de Moscou.

Crucifix : Cette attrition va-t-elle durer longtemps ?

M.G. : Ceci la stratégie est rarement décisive dans un conflit à moins que la destruction ne soit très importante et durable. La persévérance paie parfois. C'est notamment ce qui s'est passé sur l'île du Serpent, où les Ukrainiens ont forcé les Russes à battre en retraite. Mais il est peu probable que cela suffise à mettre Moscou à genoux.

Généralement, il s'agit d'une stratégie d'attente, déverrouillée lorsqu'une des deux armées modifie le rapport de force et dépasse l'ennemi. Pour cela, il faut d'abord former de nouvelles unités de combat et tenir compte de leurs retours. Et cela prend généralement des mois.