France
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Martial Foucault : "Emmanuel Macron a le devoir d'assurer la stabilité du système."

Lacroix : Emmanuel Macron a déclaré samedi soir avoir "confirmé" sa confiance à Elizabeth Borne. Cette décision suit-elle la Constitution et comment elle est interprétée ?

Martial Foucault :Institutionnellement, c'est au président de nommer un premier ministre. L'opposition estime que,Elizabeth Bornedevrait rechercher la confiance parlementaire après l'échec des élections législatives. MaisEmmanuel Macronest dans son droit, et c'est un aspect que nous avons oublié, et il a l'obligation d'assurer la stabilité du système. Elizabeth Borne a été nommée il y a quelques semaines, mais ce n'est pas toujours bon de changer de gouvernement avec quelques faits politiques.

Après les élections législatives, seul le président a consulté les dirigeants des principaux partis politiques. Vous serez peut-être surpris qu'il ait tenu le premier ministre si loin. Cette fois, il lui tend la main avec une mission délicate et importante. Il s'agit de lui présenter un nouveau gouvernement dans les prochains jours. Il utilise l'expression"Gouvernement d'Action". C'est intéressant parce que cela montre qu'il s'agit bien d'éviter l'ingérence et donc de consolider les députés de l'opposition. Cependant, ce sont les cadres qui gardent le contrôle et établissent les priorités.

Toutefois, la participation duRassemblement Nationalet des Insoumis est exclue.

M.F. :Si vous l'ouvrez à l'extrême droite, un tremblement de terre politique se serait produit. Quant au LFI, il était difficile de vouloir s'intégrer car cette formation se positionnait comme la principale unité ennemie du nouveaumontage.

Elizabeth Borne doit aborder la politique générale du Parlement. Est-elle responsable ?

M.F. :Si elle ne le fait pas, le chef du gouvernement se trouvera très faible. Mais il ne peut pas non plus risquer d'être voté. Dès lors, je vois le scénario se concrétiser. Elle doit être totalement abstenue, principalement parmi les agents de droite, mais peut-être aussi parmi certains écologistes. Pour y parvenir, elle doit envoyer un signe. L'enjeu dans la mise en place d'un nouveau gouvernement est de donner de la personnalité au portefeuille qui aborde l'épine dorsale de l'élection présidentielle : transitions écosystémiques, réformes des retraites et cohésion territoriale, et de rétablir les relations avec les élus locaux.

S'il y a des gestes forts sur ces sujets, Elizabeth Borne peut s'attendre à au moins une abstention, pas un vote pour. Ce sera une solution pour le gouvernement comme pour l'opposition pour relever la tête et sortir de cette situation difficile.

Dans sa déclaration, le président a tracé une ligne rouge pour travailler sur les réformes de la dette et des retraites et ne pas augmenter les impôts. Que signifient ces balises ?

M.F. :La finance est au centre des cinq prochaines années chez {51, où les efforts déployés pour faire face à la crise du Covid doivent être abordés. } "Quoi qu'il arrive". C'est sa priorité et il espère pouvoir compter juste dans ce domaine.

Alors, comment décririez-vous la première réaction très dure de LR depuis samedi ?

M.F. :Parce que le groupe survit aujourd'hui ! Si LR donne immédiatement l'impression d'une réconciliation, il sait qu'il sera absorbé par la majorité du président. Si Christian Jacob ou Olivier Marleix ont tout de suite répondu "oui", ils savent qu'ils vont disparaître. Leur réaction ne reflète pas plus les écarts idéologiques que leur positionnement stratégique. Et s'ils parviennent à faire de la place pour que les propositions de politique familiale et de sécurité soient majoritaires, ils pourront faire un pas dans cette direction.