France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Législation : "En Allemagne, le compromis est considéré comme normal."

La Croix L'Hebdo  : Alliance au lendemain deslégislativesen France, bien que fragmentée Les perspectives pour sont très limitées . Assemblée. Cela vous étonne-t-il, compte tenu de l'Allemagne, où la recherche du compromis fait partie de la pratique politique ?

Stefan Seidendorf :Non, ça ne me surprend pas. La situation politique en France se caractérise par une opposition idéologique très forte, une division permanente. A défaut de discuter de leur programme, le parti a fait campagne essentiellement sur les étiquettes. Eh bien pas républicain, donc ami d'un fasciste... cela ne nous permet pas de travailler ensemble après l'élection. Comment s'entendre sur une formation déclarée ne pas faire partie d'une famille démocratique. En

Allemagne, les campagnes peuvent être tout aussi puissantes, mais pas les mêmes. De plus, en France, la recherche du compromis est mal vue. Quand c'est l'essence de la politique, ça passe par Shenanigan. En Allemagne, les compromis sont considérés comme normaux et même sains. Cela permet aux mauvaises suggestions de s'aggraver.

Le système de représentation proportionnelle en vigueur en Allemagne soutient-il ce compromis ?

S.S. : Lors du vote majoritaire français, les partis négocient pour peser le plus possible pour l'emporter, mais avant le vote. Par exemple, à gauche, la France insoumise, les Verts, les socialistes et les communistes ont négocié pour fixer le nombre de leurs candidats respectifs. Cela crée des compromis fragiles entre les politiciens et rend plus difficile la négociation avec les autres après le vote. En Allemagne, la représentation proportionnelle signifie que le parti dominant a besoin d'un autre parti. Par conséquent, il est de coutume pour lui d'appeler quelqu'un qui lui permet d'atteindre une majorité pour gouverner. Au niveau régional, j'ai même vu l'allié numéro un avec deux formations, même si une seule suffisait. Au-delà de la ligne

, les coalitions rassemblent parfois des partis aux vues très différentes. Quelles sont les méthodes de négociation appliquées pour y parvenir ?

S.S. : Il n'y a pas de règles... mais reprenons la dernière élection législative de septembre qui a provoqué une coalition entre les sociaux-démocrates, les verts et les libéraux. Les deux premiers avaient une relation avec le Parti libéral avant les élections. On se rapproche et on apprend à se connaître... et même avant le vote, ils ont parlé des termes, pas du contenu de l'accord. Par exemple, ils ont décidé d'exclure toute communication vers les médias traditionnels et les réseaux sociaux. Après le vote, 100 experts représentant les partis ont négocié une liste de thèmes au centre des congrès pendant une semaine. Pour chacun, ils ont cherché un compromis, et lorsqu'il n'a pas été trouvé, ils ont fait passer le problème au niveau supérieur. Si vous ne le trouvez toujours pas, passez à l'échelon supérieur, et ainsi de suite.

C'était la clé pour parvenir à cette coalition immorale avec le Parti social-démocrate, les Verts qui veulent augmenter les dépenses publiques, et le Parti libéral qui veut les réduire. Cela a contribué à instaurer la confiance. L'accord de coalition lui-même y contribue de manière significative. Au cours des deux dernières décennies, il est devenu un document de plus en plus volumineux, le texte de la loi est presque déjà écrit et les notes de bas de page sont nombreuses. C'est surtout rassurant pour les petits partis qui ont souvent peur d'être trahis.

Cette méthode n'a aucun effet sur la facilitation de la position politique pendant la campagne afin de libérer le potentiel de compromis.

S.S. :Non. C'est une suggestion très spécifique et encourage plutôt une campagne très programmatique. Si vous restez sur le terrain de l'idéologie et défendez un jeu marchand pour les libéraux ou un plan écologiste pour les Verts, vous n'avez pas jeté les bases d'une négociation. C'est trop vague. Du côté vert, en revanche, si vous dites :"Les États doivent soutenir le programme de transformation écologique des grandes entreprises de X", vous pouvez négocier ce chiffre.

Pensez-vous que les politiciens français sont prêts pour de telles pratiques ?

S.S. : Vous avez besoin d'un expert pour faire le travail programmatique à l'avance, puis négocier. Cependant, les partis politiques français traditionnels sont de moins en moins équipés en raison de l'érosion. Quant aux autres, ils n'ont pas cette expertise, sauf probablement La République en Marche. Etre au pouvoir nous donne accès aux technocrates et quantifie leurs propositions... mais nous sommes les Gaulles d'Edouard Balladur et le Parti socialiste de Jacques Delors etMichel Rocard {54. } C'est loin. Projet de référence à négocier.

Comment éviter que les électeurs ne se sentent trahis par l'alliance.

S.S. : Certains électeurs ont ce sentiment, c'est certain. Mais il est possible de l'éviter, ou du moins de l'affaiblir, en faisant preuve d'humilité et de pédagogie et en expliquant que nous n'avons pas une majorité suffisante pour imposer un compromis. C'était la position d'Angela Merkel, qui a défini la vision d'un possible art en politique.

------

Expert

L'historien et politologue allemand Stefan Seidendorf est directeur adjoint de l'Institut franco. -L'Allemagne à Ludwigsburg, un centre de recherche dont la mission est de permettre l'échange d'informations et d'expériences de part et d'autre du Rhin. Il a travaillé sur les lieux européens, notamment dans les discours politiques.