La mission s'appelait "PVH" ("premier vol habité"). Je suis resté 8 jours en orbite sur Saliout 7, l'ancêtre de la station Mir. Invité d'équipage à plein temps, Jean-Loup Chrétien est le premier visiteur étranger et le premier astronaute français qui ne soit pas issu d'un pays communiste. Tout un symbole. Pourtant, il tenait la tête ailleurs le jour du décollage du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. "Tu n'y penses pas. Mon état d'esprit était la fin de l'épreuve de patience, le summum de mes rêves, et j'étais très excité.", Ancien astronaute à l'AFP, aujourd'hui âgé de 84 ans.
Il se souvient de ce "moment de choc" lors du lancement de la fusée Soyouz. Il débarque avec Alexander Ivanchenkov et Vladimir Janibekov. "Après deux ans d'entraînement et deux semaines de quarantaine, tout s'est fait très vite." "En moins de 10 minutes, je me suis mis sur les rails et j'ai découvert le charme de l'apesanteur. Hublot. Je pouvais voir la terre depuis. Il était un spectacle inoubliable. ", a-t-il avoué, et il était toujours impressionné.
Rêves d'enfance
Pilote de chasse, il avait alors 44 ans. Enfant, l'aérodrome de Morlaix (Finistère), où il habitait, lui donnait"un charme tridimensionnel".
Les albums de Tantan "Objet si Lune" et "Onamarchesur la Lune" sous-tendent cette passion du ciel. Et lorsque Youri Gagarine devient le premier à voler dans l'espace (1961), les élèves de l'école d'aviation de Salon-de-Provence ont l'ambition de devenir astronaute. Mais l'Air Force ne l'a pas retenu dans ce choix. "A 41 ans, j'étais trop vieux." Il se présente alors en candidat libre, passe par différentes étapes, et est finalement retenu par le Centre National d'Etudes Spatiales pour le compte de Patrick Baudry, France.« Je suis ravi et surpris » de préparer la mission du Centre National d'Etudes Spatiales. Centre de recherche. .. "PVH" est l'aboutissement de la volonté de coopération de la France avec l'Union soviétique, promue par De Gaulle, premier chef d'Etat occidental à se rendre à Baïkonour dans le cadre de la détente en 1966, a indiqué l'agence spatiale française.
Secrets soviétiques
Cependant, lorsque Jean-Loup Chrétien commence à s'entraîner à la Cité des étoiles près de Moscou, les relations Est-Ouest sont à nouveau tendues dans la guerre d'Afghanistan. A notre arrivée, l'ambassadeur de France nous a dit : "Préparez-vous à partir".
"C'était une période compliquée. Côté URSS, tout était secret. Avec Jean-Loup Patrick en a souffert et a été formé en +. Étanche +, pas de contact avec la base arrière française"souligne Lionel Schett. Côté français,"les techniciens du CNES étaient en réalité des ingénieurs déguisés et devaient composer avec des interprètes russes qui n'avaient pas le droit de donner des informations. Au contraire, parlez-nous. Ceux qui avaient le droit n" sont repartis de zéro en vol habité, alors que tout était très lent".
"Pionnier"
Heureusement, Jean-Lou Crétien"au sol, nous a eu affaire à des gens extraordinaires qui ont tout fait pour que cela se produise."Avoir une relation étroite avec les Russes. En construisant et "diplomatique", l'astronaute "a joué un rôle de pionnier. Nous avons beaucoup d'avantages pour lui", explique Lionel Schet.
C'est sur ces bases que Paris et Moscou ont pu construire une coopération spatiale, qui s'est accélérée au début des années 1990."Lorsque le mur de Berlin s'est effondré, nous avons enfin vu les gens avec qui nous travaillions de manière cachée. Depuis Gagarine, nous n'avons pas pu les partager anormalement. Pour les Russes qui faisaient cela, c'était une révélation pour nous Au responsable du CNES Scientifiques et ingénieurs des deux pays travaillent depuis des années à la"coexistence"des vols spatiaux habités. Cette période a culminé au début des années 2000.
L'invasion russe de l'Ukraine célèbre vendredi les 40 ans de vol de Jean-Loup Chrétian au CNES. est parti et je regrette l'agence spatiale. "C'est triste", a commenté Jean-Loup Chrétien au contact quotidien de ses anciens collègues et amis russes. Après "PVH", il n'a cessé de vouloir retrouver les stars. Il est allé jusqu'à persuader Mikhaïl Gorbatchev de l'intérêt de renvoyer les Français dans l'espace, où il a compté 43 jours. Depuis, neuf astronautes français y ont effectué leur mission.