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Double meurtre en Amazonie : quand la misère provoque la violence

Dans la ville amazonienne d'Atalia de Norte, où le journaliste britannique Dom Phillips et l'expert brésilien Bruno Pereira ont été assassinés par bateau. , Carmen Magallaes da Roxa écrase des pierres avec un marteau. Dans les zones où la pauvreté alimente la violence.

"Vous pouvez vous écraser les doigts avec un marteau ou vous blesser les mains avec un éclat d'obus, mais que pouvez-vous faire d'autre ? Je n'ai pas de travail ici", a expliqué la femme de 54 ans. à l'AFP. Le soleil écrasant.

Vêtue d'une robe à fleurs et accroupie sur une planche de bois, elle vend des pierres concassées à une entreprise de construction dans un seau de 4 reals (environ 75 centimes d'euro).

Situé au confluent des rivières Itaquai et Javari, les trois quarts des 20 000 habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Atalaia do Norte est située aux portes de la vallée javanaise, un sanctuaire indigène de la même taille que l'Autriche, et est la plus concentrée du monde tribal qui n'a pas encore été en contact avec le monde extérieur.

Reconnu comme un expert et défenseur indigène, Bruno Pereira travaille depuis longtemps pour protéger la réserve de l'invasion des braconniers de la pêche illégale.

Un échoppe propose de l'essence à la vente, en bouteilles, le 22 juin 2022 à Atalaia do Norte, dans le nord-ouest du Brésil (AFP - Joao Laet)
Le 22 juin 222, des étals vendent de l'essence en bouteille chez AFP-Joao Laet, dans le nord-ouest du Brésil

Selon l'Union indigène de la vallée javanaise (Univaja ), c'est la zone frontalière entre le Pérou et la Colombie, où le trafic de drogue a eu lieu ces dernières années.

-Crime environnemental-

À Ataria de Norte, il y a peu de moyens d'échapper à la misère. Pain bénit pour les gangsters de trafiquants de drogue qui organisent toutes sortes de crimes environnementaux, y compris la pêche illégale et la vente de poisson utilisé par les experts du blanchiment de l'argent de la drogue.

"Narcos utilise les locaux et ils présentent ces activités comme une opportunité de sortir de la pauvreté", a déclaré à l'AFP la spécialiste de la sécurité para-universitaire Alaia Corales. Le fait que cette zone ait été "abandonnée par l'Etat".

"Nous ne pouvons pas résoudre le problème de la criminalité environnementale sans nous attaquer à la pauvreté", a récemment tweeté le grand reporter brésilien Jan Bochat.

"Le développement économique d'Amazon est un échec, et ce qui est arrivé à Dom et Bruno est lié à cet échec", a-t-il déclaré, alors que les habitants d'Atalia de Norte fracassent des pierres, poursuit le message expliqué dans la vidéo diffusée.

-Implication de Bolsonaro-

Chantier de construction d'une maison sur pilotis, le 22 juin 2022 à Alataia do Norte, dans le nord-ouest du Brésil (AFP - Joao Laet, Joao Laet)
Chantier de construction d'une maison sur pilotis à Arathai Adnorte, nord-ouest du Brésil, 22 juin 2022 (AFP-Joao) Laet, Joao Laet)

Ce sentiment d'abandon n'est pas nouveau. Mais pour les critiques du gouvernement, les choses ont empiré depuis l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro en janvier 2019.

Les coupes budgétaires et les instructions de son administration ont réduit les activités des groupes environnementaux et de la Funai. Organisme d'État responsable des questions autochtones.

En 2019, une autre affaire de meurtre moins médiatisée et pourtant non révélée avait déjà secoué la vallée javanaise. Il s'agit du meurtre de Maxiel Pereira Dos Santos, un responsable de la Funai qui a combattu le braconnage comme Bruno Pereira.

Vue aérienne d'Alataia do Norte, au coeur de la forêt amazonienne, dans le nord-ouest du Brésil, le 22 juin 2022 (AFP - Joao Laet)
Photographie aérienne d'Alataia do Norte (AFP-Joao Laet) au centre de la forêt amazonienne au nord-ouest du Brésil, le 22 juin 2022

Sur la Côté péruvien, un commissariat a été attaqué par un homme lourdement armé en janvier. Quatre policiers ont été blessés et le poste de police n'a pas encore été rouvert.

Maribonea Moreira de Melo, 45 ans, une habitante d'Atalaia de Norte, se souvient qu'il y a 10 ans, elle a laissé la porte d'entrée ouverte la nuit.

"De plus en plus de jeunes sont toxicomanes. Par exemple, mon fils de 20 ans" avoue la mère de ces quatre enfants.

Immédiatement après la disparition de Dom Phillips et de Bruno Pereira, elle est quelque peu soulagée par la présence de militaires, d'agents de la police fédérale et de nombreux journalistes étrangers dans sa ville.

Maintenant que tout le monde est parti, elle se sent à nouveau abandonnée. "Tout manque ici", a-t-elle soupiré et a rappelé qu'il n'y avait que deux policiers au poste de police local.