Lettre du jourLes dindons d’une farce!
Courrier des lecteurs
Publié aujourd’hui à 15h06
AFP/FABRICE COFFRINI
Chêne-Bourg, 27 septembre
La population suisse et la classe politique dans son ensemble sont légitimement sous le choc de l’annonce de la hausse des primes de l’assurance-maladie pour l’année 2024. La prime moyenne à Genève (416 fr 30 en 2023) augmentera de 9,1 % l’an prochain.Nous avons appris que les coûts de la santé augmenteront de 5,3 % cette année, largement au-dessus du niveau de l’inflation attendue, soit autour de 2,2 %. D’où vient le différentiel?
Nous avons été également informés lors de la publication des primes pour l’année 2024 que les assureurs ont perdu 1,8 milliard de francs suisses sur les marchés financiers en 2022, ce qui a amputé leurs réserves d’autant. Ce montant rapporté à la population suisse représente 203 fr. par habitant et s’élève à 4 % de la prime moyenne genevoise. En additionnant la hausse des coûts de la santé (5,3 %) et la perte par habitant des assureurs (4 %), on retrouve à peu près le chiffre de 9 %.
Ce diagnostic peu médical amène plusieurs réflexions: 1. Le secteur de la santé n’est pas capable de maîtriser ses coûts au niveau de l’inflation, en l’occurrence les charges augmentent deux fois plus vite que le coût de la vie. 2. Les assurés sont obligés de compenser les pertes subies par les portefeuilles des assureurs afin que ces derniers puissent reconstituer leurs réserves techniques. On peut légitimement se poser la question de savoir si les assureurs-maladie ont pour vocation de placer sur les marchés financiers les fonds destinés à couvrir les frais médicaux de leurs assurés et si ces derniers ont à combler les trous de la gestion aléatoire de leur compagnie d’assurances.
Les citoyens-contribuables-assurés, les dindons d’une vaste farce? Le débat sur la scène politique ne fait que commencer.
Olivier Rigot
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