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Espace public genevois: L'UDC veut limiter les modifications de noms de rue

Espace public genevoisL'UDC veut limiter les modifications de noms de rue

Alors que la Ville débaptise des artères pour les féminiser, le député Guy Mettan veut renforcer le poids décisionnel des riverains dans cette procédure.

La rue de la Pisciculture est devenue la rue des Trois-Blanchisseuses.

La rue de la Pisciculture est devenue la rue des Trois-Blanchisseuses.

STEEVE IUNCKER-GOMEZ

Après avoir constaté que seul 7% des rues baptisées avec des noms de personnes illustres faisaient référence à des femmes, la Ville de Genève a initié en 2020 une démarche pour féminiser certaines rues. Depuis 2021, 20 rues et emplacements ont été renommés sur le territoire municipal.

Mais ce mouvement ne fait pas l’unanimité: le député UDC Guy Mettan vient de déposer un projet de loi (PL) au Grand Conseil qui demande que pour chaque changement de noms de rue, route et chemin habités, les riverains soient personnellement informés par écrit et invités à formuler leurs remarques. «La dénomination ne peut être modifiée qu’après approbation écrite de la majorité des riverains concernés.» Le PL stipule également qu’en cas de refus des riverains, la modification de dénomination est annulée.

Consultation actuelle «imparfaite»

Le député UDC soutient que pour les habitants et les entreprises d'une rue, ce changement «imposé par la nomenklatura municipale» n'est pas sans poser des difficultés pour les habitants et les entreprises d'une rue ayant été rebaptisée; «l'exercice n'a rien d'une sinécure». Par conséquent, soutient-il, un tel changement devrait bénéficier de l’adhésion quasi unanime des riverains.

«Les consultations prennent la forme de vagues séances d’information, qui n’empêchent en rien l’autorité municipale de procéder au changement de dénomination.»

Guy Mettan, député UDC

La consultation de ces derniers est pourtant prévue dans la loi. Mais pour l’élu, celle-ci est «imparfaite» et l’opposition, lorsqu’elle existe, n’est pas prise en considération. «Les consultations prennent la forme de vagues séances d’information, qui n’empêchent en rien l’autorité municipale de procéder au changement de dénomination.»

Des riverains aussi s’opposent aux changements de noms: à la rue Sautter, cette petite artère proche de l’hôpital qui pourrait devenir la rue Henriette-Saloz-Joudra, des habitants se mobilisent pour faire plier la Ville.

Féminisation avalisée par le parlement

La démarche de féminisation des noms de rues s’inscrit dans le cadre du plan d’action municipal «Objectif zéro sexisme dans ma ville» et qui fait suite au projet 100Elles* ainsi qu’à une motion acceptée par le Grand Conseil en 2019. Celle-ci demandait la féminisation de 100 rues genevoise en trois ans.

Aurélie Toninato est journaliste à la rubrique genevoise depuis 2010 et diplômée de l'Académie du journalisme et des médias (AJM). Après avoir notamment couvert le domaine de l'Education, elle est désormais en charge de la Santé, en particulier du Covid.Plus d'infos

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