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Construction à Genève: Le second œuvre réclame une revalorisation salariale

Construction à GenèveLe second œuvre réclame une revalorisation salariale

Les salaires n’ont pas augmenté depuis dix ans. La hausse des coûts qui s’annonce va jeter les travailleurs dans la précarité, selon les syndicats genevois.

Des ouvriers du second œuvre manifestent avec les syndicats Unia et SIT devant le chantier public de l'Uni Bastions.

Des ouvriers du second œuvre manifestent avec les syndicats Unia et SIT devant le chantier public de l'Uni Bastions.

DR

Ils sont peintres, menuisiers, étancheurs, vitriers ou charpentiers et ils estiment être «les oubliés de la construction». Depuis dix ans, leurs salaires n’ont pas été revalorisés et ils sont venus exprimer leur mécontentement devant le chantier de l’Uni Bastions, un chantier public de l’État de Genève à 85 millions de francs. Symboliquement, ils ont rebaptisé la place en déployant une banderole sur laquelle était écrite «Second œuvre oublié».

«Les travailleurs n’arrivent plus à faire vivre leur famille, martèle José Sebastiao, secrétaire syndical à Unia. Personne n’est resté dix ans sans augmentation salariale!» Avec le coût de la vie qui prend l’ascenseur, la hausse prévue de l’assurance maladie et de l’énergie, ils risquent de tomber dans la pauvreté extrême, selon les syndicats.

Manque de relève

Pour eux, l’État a son mot à dire avec sa volonté d’investir 1 milliard de francs pour la rénovation énergétique de ses 29’000 bâtiments. «Il aura besoin de vitriers, relève Martin Malinovski, secrétaire syndical au SIT. Il y a un manque de main-d’œuvre à cause de conditions de travail très pénibles, dans des chantiers insalubres.» Comme le témoigne Rayan*, lui-même peintre en bâtiment: «Au chantier, ils enlèvent tout, même les toilettes, nous sommes condamnés à aller dans les bars.»

«Au chantier, ils enlèvent tout, même les toilettes, nous sommes condamnés à aller dans les bars.»

Rayan* peintre en bâtiment

Les syndicats s'inquiètent aussi de l’absence de relève avec un nombre d'apprentis en constante diminution. Dénoncés également, les nombreux cas de sous-traitance où les ouvriers travaillent à 100% mais sont payés à 50% ou encore les cadences qui ne font qu’augmenter et avec elles, le risque d’accident.

Négociation romande

En mai, 300 travailleurs du second œuvre de Suisse romande se sont retrouvés à Lausanne pour protester. Une dernière négociation de la convention collective de travail romande se tient ce vendredi 29 septembre. Pour les syndicats, «la coupe est pleine». Si aucun accord n’est trouvé, ils annoncent une mobilisation plus importante.

À Genève, ils réclament une revalorisation salariale plus forte encore. «Le salaire horaire minimal de la CCT est fixé à 25 fr. 15 (soit 4469 francs brut par mois), mais il est le même dans le Jura, à Neuchâtel et à Genève, alors que le coût de la vie est bien plus élevé», déplore Martin Malinovski. Une lettre a été envoyée en ce sens au Groupement genevois d’entreprises du bâtiment et du génie civil (GGE).

Interrogé par nos soins, Peter Rupf, le secrétaire du Groupement genevois d'entreprises, indique que les associations patronales souhaitent d’abord privilégier les négociations au niveau romand, conformément à ce qui est prévu par la convention collective de travail.

* Prénom d'emprunt

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